Pierre Richard, tu ne m’as jamais fait rire. Comique trompeur. 7/10

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Sérieusement, mon pauvre Pierre Richard, tu ne m’as jamais fait vraiment rire ! Un comique connu, c’est quasi un copain. Alors excusez-moi de vous tutoyer.

Pas que je déplore, que tu sois fondamentalement triste et accablé dans tes rôles. Ça c’est voulu, pour le genre de comique que tu as choisi. Non, simplement, tu n’es pas très bon.

Tu as eu la chance insigne, d’occuper presqu’à toi tout seul, ce créneau. Un registre bien connu et honorable, mais passablement déserté à l’époque. Mais on ne peut pas dire que tu aies porté ta charge au plus haut. Tu étais au contraire, au rez de chaussée de la farce et de la bouffonnerie.

Même si tu te gardes de dire des gros mots, et que tu te donnes des airs, ton jeu reste fondamentalement vulgaire.

La Bible parle de gâcher son talent. Encore faut-il en avoir.

Comment ne pas être affligé, quand comme ici, tu n’es qu’une pâle caricature des amuseurs du muet ? Une sorte de Yéyé de la blague, qui ne fait qu’interpréter lui aussi des succès américains, et qui s’imagine ainsi être devenu un grand artiste. Usurpateur, va !

D’une manière plus générale, presque tous les scénarios de ce type, que tu as accepté, tentent maladroitement de recycler de très vieux gags.

A moins d’avoir l’infinie indulgence d’un enfant, comment ne pas être navré de ce comique potache et éculé ? Les Américains appellent ce burlesque lourdingue, du « Zaney antics » (ou Zany).

Avec ta gueule, qui se voudrait celle d’un Pierrot lunaire, tu voudrais amener à toi l’indulgence poétique et usurper le prestige d’un Keaton.

Tu nous refais, une fois encore, le coup du grand dadais, aux laborieuses maladresses et qui se prend sur la tronche toutes les tartes à la crème de l’univers. Sans compter ce fameux râteau de cinéma. D’immangeables pots de peinture remplacent ici la goutteuse chantilly. Quant au râteau, il est figuré par les innombrables machins qui te cognent en permanence le crâne. Pas étonnant que tu es fini par devenir bête.

Pourquoi te fourvoyer dans ces spectacles qui n’avancent qu’à coups de quiproquos grotesques et de situations loufoques, le tout passablement avarié ?

Ce serait Jean-Paul Belmondo qui a d’abord été pressenti pour ce rôle, puis écarté. Il est clair que ce titan, aurait pu lui, sauver ce navet. De Funes, ailleurs, grâce à une infinité d’expressions, savait également élever le niveau, de scénarios désespérants.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Richard

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