A lire mes chroniques, la plupart des lecteurs se sont rendus compte que je doute grandement des qualités de « maîtresse du suspense » que l’on prête à Agatha Christie. Une rapide analyse montre que le plus souvent ses histoires ne tiennent pas debout, principalement par l’accumulation d’heureux hasards qui lui permettent des rebondissements bien artificiels.
Et puisque vous êtes ici sur un article traitant d’un « produit » de la romancière, vous avez certainement des connivences avec l’autrice (quel affreux mot woke), je vous irrite sans aucun doute. Mais je maintiens bien sûr ma position. Pour le raisonnement veuillez vous référer aux nombreuses critiques faites ici (mots clefs « Poirot » ou « Marple » ou « Agatha Christie » – liens directs à cliquer).
Cet épisode avec David Suchet / Roger Carel / Hercule Poirot est une exception. Pas que l’intrigue soit grandiose, mais plutôt qu’il y a moins de ficelles faciles qu’à l’habitude. Il faut cependant un expert novice pour ne pas clarifier l’heure de la mort de la méchante dame. Ce qui assure à l’assassin un meilleur alibi.
Le fond (de commerce) reste le même. Tout le monde paraît coupable à tour de rôle. Notre petit bonhomme à moustache trouve la solution, cela se voit dans son comportement, mais il se garde bien de nous l’annoncer abruptement. Il ménage ses effets et se permet même un show de ventriloque avec une poupée de porcelaine.
Ce qui rend la pilule moins amère, c’est la visite touristique et je l’avoue, une certaine psychologie des personnages. Comme pour cette femme qui prend de l’âge et qui voit sa dernière possibilité de couple lui échapper.
Certains regretteront la complexité torturée des autres intrigues, comme si de ne plus rien comprendre les rassurait. Il faut dire qu’en effet cela contribue au mythe. Et d’autres au contraire, apprécieront cette petite parenthèse de logique dans son œuvre.
On va donc être indulgent en considérant cet épisode comme une aimable distraction. D’où le 7/10.
PS : la locution interjective Mystère et boule de gomme, fait référence à la boule de verre des voyantes, qui bien que paraissant transparente s’avère plus ou moins opaque sémiotiquement parlant. Et comme dirait René Goscinny, « la Pythie vient en mangeant ». Aucun rapport ? Mais si, les arts divinatoires sont une vaste foutaise, y compris dans les intuitions de Poirot, dans ses enquêtes policières. Donc, ne cherchez plus le sens caché dans les livres les plus échevelés d’Agatha Christie.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nigme_en_mer
