La plupart des grands livres avec des enquêteurs mythiques, traitent le sujet central de manière à entretenir encore et encore le suspense. On doit cela au côté feuilleton de cette littérature. Mais cette habitude a perduré avec succès dans les romans complets. Et je vois que rares sont ceux qui s’en plaignent.
« Tous suspects »
On a par exemple très régulièrement ce dispositif de maintien de l’attention, en accumulant les indices contre quasiment chacun des protagonistes. Ce défilé classique est donc une convention, comme pas mal d’autres « trucs » de scénaristes. Les rebondissements sont souvent orchestrés crescendo et de manière à nous faire perdre les repères, juste ce qu’il faut.
On pourrait en déduire que cette complexité est finaude, alors qu’elle n’est qu’une embrouille voulue. Pourtant ce fouillis organisé donne un côté artificiel à l’intrigue.
Je suis frappé par mon incapacité à me souvenir du vrai coupable dans la plupart des œuvres d’Agatha Christie. Même en reprenant cela dix fois. Alors que je ne me considère pas plus idiot qu’un autre. C’est du à ce brouillage des pistes et à la multitude de désignés du doigt par l’auteur-trice.
- Accessoirement, ce phénomène a une vertu celle de ne pas avoir à véhiculer trop de bouquins.
Et donc, il m’est apparu que le grand succès des adaptations à l’écran était du à un principe simple, celui du plan de secours ou du schéma explicatif. L’œuvre initiale est touffue et vise à nous faire perdre du temps sur la plage ou dans d’autres farniente.
La vue plus globalisante du film tient du parchemin synthétique comme dans L’Île au trésor. Notre supposé « maître du suspense » Hitchcock, a compris cela dans plusieurs de ses créations. Pour nous perdre, il fera davantage de bruit et de matière à frissons, et tentera moins de nous dérouter. Mais le coupable est clairement identifié par le spectateur. Seule la victime ne le voit pas.
Cette petite réflexion fait suite au visionnage de :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Agatha_Christie
