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Voir l’avis Libre Critique sur : Avis critique Before Midnight (2013) film adulte, Hawke Delpy. Trilogie Amour, Romance en temps réel. 8.5/10

Résumé :

Bilan à venir

Ce couple d’intellectuels doit faire un bilan d’étape, lors de vacances studieuses en Grèce.

Ils ne le savent pas encore clairement.

Il y aura de saines interrogations sur la routine en famille, le poids du quotidien, l’effacement de la passion, la répartition des rôles, les rapports de force et d’amour, l’humour , la distance…

Famille recomposée

Ils sont ensemble depuis un moment et ont avec eux leurs deux jeunes et mignonnes jumelles. Ethan a également un jeune fils dont sa mère a la garde aux USA. Il le ramène à l’aéroport. Le film commence par là.

Père sans son fils

On voit un père qui pose constamment des questions à son fils sur le départ, au point de l’embarrasser. On sent que le géniteur souffre de la séparation à venir. Il réside lui en Europe. En tant qu’écrivain cela ne pose pas de problème, mais en tant que père, c’est un déchirement permanent. Pourtant il n’en fait pas clairement état. Julie en tant que Française et par son boulot, a plus de raisons de rester par là.

On sent pourtant que l’éventualité d’un rapprochement géographique est dans l’air. Mais Ethan ne veut pas aborder cela de front. Il profitera cependant d’un possible changement de carrière de sa compagne pour prendre très discrètement les devants. Tout ces non-dits vont progressivement alourdir l’atmosphère.

Mère cantonnée au foyer

Le problème implicite de Julie c’est qu’elle pense avoir vieilli et qu’elle redoute d’être reléguée comme simple maman et femme de ménage. Elle voit bien que les succès littéraires de son homme, l’expose aux jeunes femmes désirantes.

Bleu ciel

Mais pour l’instant le climat méditerranéen et l’hospitalité culturelle dont ils bénéficient, les mettent sur un beau nuage. A table, dans ces repas de têtes, ce ne sont que joutes verbales de haut niveau. Un peu l’ambiance Marina_di_Vezza mais en plus chaleureux. Un climat universitaire décontracté étonnement proche de celui de Call_Me_by_Your_Name.

Les mises en cause sur la place des femmes, l’amour et tous les sujets sérieux, ne font que resserrer les liens et la sincère affection mutuelle de tous. Jeunes et vieux y contribuent chacun à leur manière. C’est un rite de renforcement de cette tribu de penseurs.

Et ils prennent grand soin de museler toutes les velléités d’arrogance. Une sorte de police de la pensée les ramène régulièrement à l’humilité. C’est très grec ce refus de l’Hubris et cette valorisation de l’ordinaire et de la simplicité.

On assiste à une véritable leçon de civilité et de civilisation.

On voudrait avoir le privilège d’être avec eux.

Étude des limites

Le cinéma classique présentait ces « crises » de couple comme des combats. L’intérêt était de savoir qui allait gagner. Et souvent on ne pouvait constater que des ruines.

Ici on voit bien la nécessité de cette études des limites. Il faut forcément que chacun aille jusqu’au bout et mette quasiment tout dans la balance. Ce qui mène à un sérieuse prise de risque. Mais on ne peut transiger à moins.

Ici la limite va être dépassée par un sincère « je ne t’aime plus » et un claquement de porte. Mais en réalité la transcendance du couple permet un rattrapage et une reconstruction, même sur les décombres, avec juste une réévaluation du « ceux qui nous unit moins ce qui nous sépare ». C’est quand même osé, et tous n’iront pas jusque là.

Non, désolé de vous décevoir, Julie Delpy – Ethan Hawke ne sont pas unis à la ville. Bluffé, non ?