Roma (2018) 8/10 Cuarón, Mexico

Temps de lecture : 2 minutes

Lion d’or au Festival de Venise.

Netflix.

Un film intéressant de Alfonso Cuarón

Un point de vue plutôt adulte sur ce qui devrait être un film sur l’enfance du réalisateur mexicain.

Cela se passe dans une ambiance fin des années 60 (mais supposé être début des années 70)

C’est crédible et bien joué.

On ne sent aucune pesanteur dans les 2h15 de ce film, volontairement filmé en noir et blanc.

Une famille bien castillane de la moyenne bourgeoisie. Dont un couple qui se délite en arrière plan. Là bas derrière la porte. La femme progressivement laissée pour compte mais qui affronte cela avec un certain courage. Des enfants vivants et turbulents.

Deux « bonnes » indiennes, à demeure. L’une d’entre elle Cléo (Yalitza Aparicio), est en fait le personnage central de l’histoire. Elle n’est sans doute pas très jolie à nos yeux occidentaux. Elle est pleine d’une générosité discrète, naïve et simple.

Elle sera elle aussi laissée en plan. Par un jeune mâle mexicain de passage, assez violent.

La vie ordinaire s’écoule dans une grande maison de la ville. Du nettoyage permanent des employées au semblant d’ordre imposé par la maîtresse de maison.

La voiture y prend une bonne place. Les chiens aussi.

Le tout avec une certaine esthétique de l’ordinaire. Comme pour la scène initiale, qui consiste en fait au nettoyage d’un sol.

On assiste au fur et à mesure d’évènements marquants, à la force du lien entre la famille toute entière et l’employée Cléo.

Tout en gardant la distance sociale et peut être raciale, Cléo occupera un rôle de nounou bienfaisante. Elle est vraiment aimée de cet entourage familial. Un peu comme la Mama de « Autant en emporte le vent ».

Des évènements importants viendront bouleverser le cours des choses :

Une manifestation qui se termine très mal. C’est mis en toile de fond, sans pathos ni connotation politique. Mais cela interfère avec le film.

Un accouchement très particulier. Avec un réalisme froid et saisissant.

Une baignade très dangereuse.

On voit également une scène para-coloniale dans une grande hacienda pleine à craquer de monde. Le feu de forêt est bien mis en scène.

Il y a toujours une certaine nonchalance et fatalité devant tous ces évènements. Pas de jugement. C’est sans doute en cela que réside la part de l’enfance dans le film.

Mais c’est ce mélange entre ce qui pourrait être un point de vue d’enfant et un point de vue adulte qui est parfois déroutant dans le film.

Ce n’est vraiment pas la peine de rappeler que Cuaron est le réalisateur de Gravity. Là, cela n’a vraiment rien à voir.

A noter simplement qu’il intervient dans le film avec plusieurs casquettes. Réalisateur, directeur de la photographie, auto-biographie etc.

  • Il y a des clins d’oeil au cinéma français et à la France. Les rues de cette époque sont pleines de dauphines, 4l etc. La scène où Cléo est délaissée par son amant, se passe au cinéma où l’on joue « la grande vadrouille ». Le prénom Cléo aurait un rapport avec « Cléo de 5 à 7 ».

Pour le titre Roma. Rien à voir avec Rome. Roma est un quartier proche de Mexico.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Roma_(film,_2018)

Yalitza Aparicio
Marina de Tavira

(on peut lire la critique d’Aurélien Milhaud : https://www.leblogducinema.com/critiques/critiques-films/roma-attention-chef-doeuvre-critique-873556/ )

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