D-Day : Sacrifice. Garantie « woke-free ».
Isabelle Clarke et Daniel Costelle sont passés par là. Il n’est donc pas étonnant que souffle un bon vent épique dans cette série franco-américaine et qu’elle fourmille d’importants apports.
Et même le pénible Lambert Wilson fait un commentateur off relativement discret. Il en est de même pour la célèbre Kristin Scott Thomas.
Actuellement nous sommes en guerre par procuration en Ukraine. Les reportages sur ce conflit terrible sont innombrables. La chaîne LCI semble s’être spécialisée. Elle porte haut le flambeau. Pourtant on nous épargne le pire. Les souffrances extrêmes, la mort abjecte et les mutilations insupportables ne nous sont jamais montrées.
Comme tout le monde le sait, c’est ce bon Verlaine qui annonce le débarquement du 6 juin 1944 avec sa Chanson d’automne « Les sanglots longs Des violons De l’automne Blessent mon cœur D’une langueur Monotone ». Les alliées arrivent en Normandie. Ils ont pour tâche de nous débarrasser de la barbarie nazie. Ce combat souvent n’est pas directement le leur.
Ici les prises de vue de l’époque sont habilement colorisées. Les documents originaux ne manquent pas d’intérêt. Même si l’épuration et les femmes tondues en couleur, ont de quoi faire frémir. Les soldats prisonniers semblent d’autant plus terrorisés que l’on voit désormais leurs yeux bleus hagards.
Mais la fiction l’emporte quand même sur cette réalité. Surtout quand on sait que les prises de vue au plus fort du feu de l’action sont très rares. C’est pourquoi, moi qui n’aime pas trop les films de guerre, j’ai été bluffé par Il faut sauver le soldat Ryan de Spielberg. En particulier pour le tout début qui témoigne si brillamment de l’intensité et la rapidité des combats. Cela comble un vide et c’est bien comme cela.
Le documentaire en deux épisodes retrace l’opération Overlord jusqu’à la Libération de Paris le 25 août 1944. Il met en avant les gigantesques efforts des forces libératrices, ainsi que la coordination quasi parfaite de cet assemblage hétéroclite.
Deux millions d’hommes arrivent en Normandie gonflés à bloc, avec sans doute des illusions quant à l’héroïsme de leur mission. Oui on peut parler de sacrifice. Et c’est pour la bonne cause. On est du côté de l’honorable glaive et non de celui de l’infâme bouclier. Epee-bouclier-Petain-texte-du-discours-1944.
On parle peu des villes martyrs que sont Caen et Saint-Lô. Elles ont été ratiboisées par les nôtres certes, mais par la faute de l’occupant in fine. Sacrifice là encore.
La débâcle allemande tarde à venir. Nombre de leurs soldats sont drogués et fanatisés.
Daniel Costelle, anti-communiste notoire ne cache pas son admiration pour la France Libre et les efforts pour laver l’honneur de la France incarnée par De Gaulle. Le général Eisenhower est montré avec beaucoup d’humanité, aux antipodes du sinistre mais efficace Patton.