Sophie Berkmans égorgée. Faites entrer l’accusé arabe Medjahed. FNAEG. 7/10

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J’insiste d’emblée sur le fait que le ou plutôt les accusés soient arabes. Ce n’est pas de mon fait, mais ce sont les recherches policières qui ont été en ce sens.

Et pour cause. La pauvre rhumatologue a été égorgée, ce qui a orienté de manière très particulière les investigations. On y voyait le Sourire kabyle ou plus largement maghrébin. En 2002 on ne s’embarrassait pas tellement de préventions woke, qu’elles fussent justifiées ou non.

Son soupirant officiel d’alors était arabe, du coup les soupçons ont pesé tout de suite sur lui. Et les policiers lui sont tombés dessus assez brutalement dans l’espoir de le faire craquer. Manque de bol – si j’ose dire – l’intéressé était à plus de 100 km de là.

D’autres hommes d’origine nord-africaine se sont succédés, comme coupables idéaux. Et à chaque fois ce n’était pas eux.

Le double ADN victime et présumé coupable, sous des morceaux d’ongles tombés sur place a été déterminant. Autant la foi du charbonnier enquêteur visait les arabes, autant l’ADN a été jugé comme la vérité absolue pour incriminer comme pour disculper. On était dans un scénario noir et blanc, bien loin de la subtilité en demi-teintes des Maigret.

On constate que les enquêteurs n’avaient pas grand-chose à se mettre sous la dent. Il n’y a pas eu de vol et pas de viol avéré non plus. On ne peut pas les blâmer de se perdre dans les détails.

La violence exprimée était terrible. Et la doctoresse Sophie Berkmans passait pour une sainte dévouée à sa patientèle. Cette célibataire avait beau avoir un comportement Internet très ludique, rien ne pouvait entamer sa réputation. Les clubs échangistes contactés ne l’ont jamais vu et ses sites de rencontre étaient plutôt orientés échange d’idées.

Cet arrière-plan avait de quoi mettre en colère l’équipe qui traitait le dossier. Et on sait bien que la colère peut être mauvais conseillère. Mais bon, même s’ils se sont inutilement emballés à plusieurs reprises, ils sont quand même restés professionnels.

Bon c’est à nouveau le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) qui a été le juge de paix. Mohamed Medjahed a fini par se faire coincer pour des infractions bien postérieures. Mais Annette Lobert qui avait assisté à l’exhibitionnisme de ce personnage, avait déjà tenté de mettre la police sur cette voie. Confrontée à sa photo, elle a confirmé son témoignage.

Bien entendu les avocats de la défense ont tenté de mettre en doute cet ADN. Pour eux il avait été transporté par les enquêteurs et assimilés sur la scène de crime sous leurs chaussures. N’est pas Éric Dupond-Moretti / « Acquittator » qui veut.

« Sophie Berkmans, Le meurtre de la rhumatologue » 2013, dans un  Faites entrer l’accusé présenté par Frédérique Lantieri.

***

Partez en courant si vous tombez sur les premières références google qui commencent ainsi :

« Sophie Berkmans, 41 ans, a été assassinée le 7 octobre 2002, en pleine journée, dans son cabinet médical. La jeune rhumatologue jouissait d’une excellente … »

Ou les avatars étrangement ressemblants de ce type :

« Sophie Berkmans, 41 ans, a été assassinée le 7 octobre 2002, en pleine journée, dans son cabinet médical. Discrète et menant une vie rangée, la rhumatologue … »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Mohamed_Medjahed

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier_national_automatis%C3%A9_des_empreintes_g%C3%A9n%C3%A9tiques

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