OSS 117. Dalida au Caire. Faire l’amour à Bejo et Atika. Espions philosophes. 8/10

Temps de lecture : 4 minutes

OSS 117 est une mine d’or pour son concepteur initial Jean Bruce et pour les ayants-droits qui ont suivi.

Alors que nous étions encore des gamins, ces lectures faciles nous initiaient au plaisir du roman et aux coquineries qui semblaient tant passionner les adultes et qui commençaient quand même à nous grattouiller quelque part.

C’est typiquement de la « littérature de gare ». En ce sens que ces bouquins permettent de passer un bon moment, l’esprit totalement vide et qu’ils se gardent bien d’être révolutionnaires. D’où la multitude de clichés datés qu’on y trouve.

Pour introduire OSS 117 : Le Caire, nid d’espions, je n’ai qu’à me copier-coller, car je l’ai pris en exemple dans OSS-117-Lemmy-Caution-sauvés-par-Dujardin :

Il ne pouvait y avoir que l’anachronique Jean Dujardin, pour nous faire ce remarquable Hubert Bonisseur de La Bath. Cet Américain est désormais bien franchouillard pour notre bonheur à tous. Dujardin tient parfaitement ce rôle d’espion dévoué totalement en règle avec les conventions de l’époque. Du coup son sexisme, son colonialisme et tout ce qui marquait cette époque deviennent des clichés parfaits.

Comme les films de Michel Hazanavicius venaient bien après la saga James Bond, il a fallu s’en inspiré. Et ce mélange d’un produit français de Bruce avec le flegme britannique est parfaitement réussi.

Pourtant ces films n’ont pas si bien marché que cela. On était dans les 2.000.000 de spectateurs, là où un Dany Boon allait entre 5.000.000 et 10.000.000. Dans un premier temps, il semble que le public n’ait pas compris qu’il s’agissait d’un second degré. Ce relatif insuccès me rassure presque. Ce n’est pas tant une daube grand public que cela. Il y a donc bien de la subtilité là derrière.

Pour parvenir à ce résultat il fallait de parfaites Bond/Caution/Hubert girls. On ne pouvait pas rêver mieux que Bérénice Bejo et Aure Atika. Elles sont magnifiques. L’une en spectatrice incrédule des a priori racistes et sexistes de Dujardin et l’autre un pied dedans, un pied dehors. Ah quand Aure se laisse aller à ses instincts sexuelles. Ah lorsque Bérénice met la pédale douce et de part cette retenue, en devient encore plus désirable.

  • Dans le fond ce résultat impeccable provient du fait que ce sont des films bêtes, faits par des gens intelligents. Et donc nos ” penseurs” se lâchent à partir d’un récit simple et totalement prédictible. Mais ils leur faut saupoudrer le tout d’ingrédients magiques. Les gags sont de haut niveau, et permettent donc des « chutes » vertigineuses. Mine de rien, dans le désarroi de tel ou tel, on devine la profondeur de la comédie humaine. Ce que je vous dis là, ce n’est pas du baratin.

Rajoutons maintenant les impressions après au moins une dizaine de visionnages.

De ce que j’ai dit plus haut, je n’ai rien à retrancher. Par contre je ne m’attendais pas que certaines scènes que j’avais porté aux nues, finissent par me lasser quand même un peu. Trop d’OSS tue OSS ?

Même ce que je prenais pour le plus inoxydable dans l’humour, Dujardin jouant du Oud et se laissant emporter tel le plus fat des crooners par Bambino, l’hymne mythique de la Cairote Dalida peut finir par moins divertir.

Il en va de même de René Coty et des babouches pour les enfants universitaires de Slimane. La métaphore filée du jokari a du mal à tenir la route avec tant de tournants désormais. L’interrupteur de la SCEP qui fait taire les poulets n’amuse plus comme avant. Les soupçons d’homosexualité qui pèsent sur Dujardin et son “kiki”.

Seules Bérénice Bejo et Aure Atika, la sainte et la prostituée, parviennent encore à retenir un maximum de mon attention. Surtout dans leur bataille finale. Et si en fait cette sexualité à peine dissimulée était l’essence même des créations de Jean Bruce. Et si après un long voyage on était revenu à cet essentiel (je vous intime l’ordre de vous coucher, les chiennes de garde de l’ultra-féminisme !)

Ce désintérêt global n’est pas la faute des auteurs, mais c’est dû à des nigauds blasés comme moi qui font des overdoses.

Les scènes cultissimes retenant moins mon attention, j’ai été plus attentif à l’arabisation du clair de lune à Maubeuge, chanson à peine esquissée en fin de représentation.

A cette énième représentation, on arrive à bout des détails qui nous avaient échappé jusque là.

Ɛaynin-ak bakâw galb-ak ḥanin
Mâ l-ak ḥazin ?
Mâ jâ-k’š an-num mâ l-ak al-yum
Wulit maḡrûm ?
Râ-k bi n-nâs Tamšî fî šaraɛa, ḥawis
U kul lîla, gudim bab-ha tastana-ha
Ḥabit twazwaz yâ l-bulbul
Bambino, bambino
U fî bâl-î râ-k tnum
Bambino, bambino
Gâlu l-î wulît maḥbûl
Bambino, bambino
Mâ zâl tabaz yâ baḥlul
(Bis)
Talɛab maziane bî la mandoline, yâ wald-î Bambino
Musiqa šḥal nabḡî-ha
U hluwa kimâ raḥat al-lîl
Ḡâ-ni ḡâ-ni, bi ṣ-ṣût ḥanin, ya wald-î Bambino
Fahham-ni waš râ-k tatmaɛna
Lazim khu-ya l-yum tansa-ha
Ḥabit twazwaz yâ l-bulbul
Bambino, bambino
U fî bâl-î râ-k tnum
Bambino, bambino
Gâlu l-î wulît maḥbûl
Bambino, bambino
Mâ zâl tabaz yâ baḥlul
(Bis)
Ḥabit twazwaz yâ l-bulbul
Bambino, bambino
U fî bâl-î râ-k tnum
Bambino, bambino
Gâlu l-î wulît maḥbûl
Bambino, bambino
Mâ zâl tabaz yâ baḥlul
(Bis)
Talɛab maziane bî la mandoline, yâ wald-î Bambino
Musiqa šḥal nabḡî-ha
U hluwa kimâ raḥat al-lîl
Ḡâ-ni ḡâ-ni, bi ṣ-ṣût ḥanin, ya wald-î Bambino
Fahham-ni waš râ-k tatmaɛna
Lazim khu-ya l-yum tansa-ha
Ḥabit twazwaz yâ l-bulbul
Bambino, bambino
U fî bâl-î râ-k tnum
Bambino, bambino
Gâlu l-î wulît maḥbûl
Bambino, bambino
Mâ zâl tabaz yâ baḥlul
(Ter)


https://www.bide-et-musique.com/song/19913.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/OSS_117_:_Le_Caire,_nid_d%27espions

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https://fr.wikipedia.org/wiki/OSS_117

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