Soupçons (1941) 5.5/10 Hitchcock terroriste intellectuel ?

Temps de lecture : 2 minutes

Attention cela va tanguer fort !

Hitchcock pourrait bien être un de ces terroristes intellectuels, tels qu’on en rencontrait tant à l’époque.

Il y avait les Lacan, les Duras, les Sartre et un tas de drôles d’oiseaux comme cela. Il était impossible de remettre en cause de tels gourous, sous peine de s’en prendre plein la figure. Une bande de dévots veillaient à protéger ces nouveaux mandarins. Ils étaient abreuvés par leurs abscons prêchi-prêcha, qu’ils pensaient parole d’Evangile.

  • Bien sûr j’exagère, car il a fait de bons films. Mais Sartre a aussi écrit de bons romans.

Hitchcock fort de son titre de « Maitre du suspense » passe son temps à nous mettre son propre personnage devant les yeux. Il est inévitable. Il se glisse même systématiquement dans ses propres films.

Mais quand même, souffrez qu’on critique le gros un peu. Avec Soupçons c’est assez facile. Tout est dans le titre et basta.

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La belle et douce Joan Fontaine est une proie rêvée pour un escroc. Elle est sans défense et pourrait être largement aveuglée par son amour.

Le beau Cary Grant, le futur mari, met toute sa bonhommie dans le film. Et donc, si l’on respecte la manière de pensée d’Alfred, il sera forcément accablé de détails forts qui l’incriminent et au final il sera lavé de tous… soupçons.

C’est en effet comme cela que cela se passe. Hitchcock nous fait un teasing d’enfer pendant 98 minutes (sur 99). A chaque instant, on devrait hésiter entre coupable ou non coupable pour ce pauvre Cary. Et bien entendu le scénario construit des revirements sans fin. Ce sont des changements tellement rapides, qu’ils ne nous laissent pas le temps de réfléchir. Cela donne le tournis et cela en devient agaçant.

Mais si on met en pause de temps en temps, on voit bien que tout cela est cousu de fil blanc. On est manifestement dans un tel concours de circonstances que cela en devient totalement improbable.

Ceci confirme mes lourds soupçons. Ce n’est pas du maitre du suspense qu’il s’agit mais d’un illusionniste comme un autre.

La dernière minute du film (1 sur 99) est consacrée à du psychologisme facile. Autre trait qui ne plaide pas en faveur de notre Danube du thriller.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Soup%C3%A7ons

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