Tocar el cielo (2007) 7/10 Toucher le ciel

Temps de lecture : 2 minutes

Sundance – Argentina Espana

Un agréable portrait de famille, dans cette jolie langue espagnole.

Mais aussi une belle dissertation sur nos amours et les relations ascendants / descendants.

Comme ce sont les Argentins et les Espagnols qui s’y collent, les sentiments sont copieusement exprimés. Le tout donne une œuvre nette et riche (rica). Même s’il y a quelques ratés dans le scénario.

Plusieurs cercles se combinent. Les histoires des uns et des autres inter-réagissent sur différents plans. Un point commun, la réunion rituelle chaque 31 décembre.


Au centre un intellectuel de gauche grisonnant, Chete Lera, cynique, sûr de lui, et qui domine son petit monde.

Celui qui se prend pour un professeur de littérature, exerce aussi son pouvoir sur les jolies jeunes filles (dont Sabrina Garciarena, 23 ans en vrai et dans le film).

Comme c’est dit dans le film, par sa meilleure amie, il les ballote intellectuellement, les rend insécures, ce qui les amène à se réfugier tout naturellement dans ses bras protecteurs. Il est vraiment attiré par ces jolies créatures, mais il se lasse et les abandonne. Elles ne sont pas bêtes et consentent souvent à se laisser griller leurs ailes de papillon. A cet âge, ça repousse, n’ayez crainte !

Son fils, avec qui il a de très mauvais rapports, lui reproche de perturber ses conquêtes, au point de les mener à l’asile. C’est une image.

Le jeune se réfugie dans un rôle de gamin carré, très à droite, étudiant l’économie, aux antipodes de son père. D’où des scènes pas mal caricaturales.

Le vieux a quand même un petit jardin secret en la personne de sa copine Gloria (Betiana Blum), de la même génération. La seule qu’il n’ait pas touché, et avec laquelle il a des rapports de complicité authentique. Ils fument chaque semaine le cigare ensemble.

Un autre cercle familial intriqué, c’est un couple libre qui cherche à adopter un enfant à une indienne. Lui est un très beau séducteur, elle une mère infinie, mais qui ne peut avoir de progéniture.

La grand-mère est également une figure dominante et fière. Quelque part, ce sont ses sous qui alimentent tout ce beau monde.

Tous ces égoïsmes forment une sorte de liant au deuxième degré. L’égoïsme de chacun contribuant finalement à la cohésion générale du clan. On dirait de l’Adam Smith !

Les uns et les autres n’aiment pas trop se voir, mais quand cela arrive, après les scènes et les reproches habituels, quelque chose de profond les rapproche. Ils ne le cherchent pas, mais c’est là.

Et quand Gloria, l’amie qui a fait beaucoup pour la famille, est sur le point de mourir d’un cancer, pas un ne manquera à l’appel.

C’est en fait une belle vue sur la réalité familiale, que peuvent vivre certains. Une fois que l’on a gommé les politesses d’usage, apparaît à la fois un sentiment profond du lien vertigineux qui nous unit à travers les âges et le ressentiment tout aussi profond, de ne pas avoir pu choisir là où ils nous ont mis. On les aime, chacun à notre manière, tout en étant enchaînés à eux pour toujours.

https://en.wikipedia.org/wiki/Tocar_el_cielo

Facundo Arana
Betiana Blum
China Zorrilla

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