Tuppen. Résumé avis, film suédois, Hallström, Härenstam et ouvrières rieuses. 7/10

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Tuppen est un de ces films dont on n’arrive pas à dire, s’ils sont vraiment bons ou mauvais. Et le terme « moyen » ne les définit pas non plus. On est mal barré.

C’est là qu’intervient la critique, qui peut nous guider sur les défauts et les qualités des présupposés du film.

Lasse Hallström sait filmer. L’image est propre, les plans sont bien construits, le rythme est correct et donc esthétiquement, c’est agréable à regarder. Surtout quand on sait que ce travail date de 1981 (plus de quarante ans !) – La musique et les chants d’accompagnement sont en phase. La chorale de l’usine entonne des mélodies du bonheur. A cette époque, l’entreprise et la nation étaient remerciées.

Magnus Härenstam est Cederqvist, cet ingénieur d’environ quarante ans qui débarque dans l’entreprise Ornen (aigle). Il est là pour améliorer le rendement, du fait de la forte compétition à venir dans ce domaine. Les prix seront divisés par deux,sitôt la guerre finie, dans des pays émergents d’alors.

Armé de son chronomètre, il se lance dans le taylorisme et le fordisme. Cela ne plaît pas à tout le monde, surtout aux anciennes. Elles feront tout pour le déstabiliser.

***

Par la suite, l’histoire peut paraître embarrassante.

Cet homme timide va finir par se dégourdir et « profiter » de sa situation. Il est dans le « candy shop ». Elles sont prêtes. Elles attendent leur Errol Flynn.

Ce n’est pas tout à fait cela. Mais pour compenser, le petit coq joue de son prestige, que l’on qualifie désormais d’emprise. Il parvient à coucher avec ses ouvrières. Il est aidé de manière intéressée, par le vieux portier philosophe de l’hôtel Thorsson, dans le bled d’à côté. Il lui prêtera un cabriolet qui sera d’une grande aide, pour la séduction.

Certes il y a une demande dans ces temps de guerre, où les hommes sont appelés sous les drapeaux. Certes, elles ne paraissent pas se plaindre du « travail » de ce glorieux travailleur bénévole du sexe. Certes, elles aiment la « bagnole », surtout ce gazogène aspirateur à minettes. Elles ne sont pas si désintéressées que cela.

Même si certaines frimousses paraissent bien jeunes, elle sont sans doute toutes majeures et parfaitement libres de leur choix. Mais il y a quand même une furieuse connotation de promotion canapé. De nos jours, cela ne pardonne pas.

Taisons l’anachronisme. L’affaire se passe vers la fin du conflit mondial dans la presque neutre Suède. « Presque » parce que la grande Histoire nous l’apprend, mais aussi parce que très discrètement, on voit des acheteurs allemands. C’est fugace mais révélateur.

Contrairement à ce qu’on croit souvent les mœurs d’avant étaient très libres. Avec comme maintenant une part de moralisateurs et une part d’esprits libres. La donne ne change jamais vraiment.

Un premier épisode va le faire tomber de son piédestal. Il est venu reluquer à la jumelle, les filles qui se baignent. Il sera démasqué. Il perdra la face un temps mais s’en remettra.

Ce qui va enfoncer définitivement notre accroc de la bagatelle, c’est bien entendu l’accumulation outrancière de biens mal acquis (les donzelles), mais aussi le fait qu’il leur refile une MST, sans doute une blennorragie. Les filles qui se pensaient seules maîtresses du bonhomme vont se retrouver toutes ensemble dans la salle d’attente du médecin spécialiste.

Les femmes sont possessives. D’où la révolte. Elles vont tout faire pour humilier le cadre. Surtout celle qui lui a échappé. La bonne conscience personnifiée. Et celle que je trouve la moins désirable.

Et comme elles bossent dans la transformation du coton en linge, elles vont le couvrir d’huile et de coton, en plein pendant la fête de l’entreprise. Il va s’enfuir la queue basse (on ne voit pas très bien ce détail là) et sera poursuivi par des rigolardes en vélo. Clap de fin.

Je ne voudrais pas choquer nos excitées de maintenant, mais tout cela me semble quand même assez innocent et rieur. Mais je me trompe peut être car l’intrigue est basée sur des faits réels romancés dans la nouvelle Kvinnofabriken d’Ivar Lo-Johansson.

***

Les actrices et l’acteur principal, sont au top.

Dans le désordre, chez ces maîtresses femmes et ces femmes en herbe, il y a :

Alors bon ou mauvais ? Tranchons dans le lard en normand : bon et même plus si l’on considère que ce n’est qu’une comédie. Plus réservé si l’on se réfère à une stricte morale et à une histoire vraie.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Tuppen

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lasse_Hallstr%C3%B6m

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