Tyrannosaur (2011) 7/10 Peter Mullan, Olivia Colman, Eddie Marsan

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C’est un film qu’on aurait pu facilement zapper, tant l’intrigue est a priori simple, la morale très lisible et le traitement dépouillé.

Mais cela aurait été dommage.

C’est un bon film anglais, avec de la tenue, un rythme subtile et de la cohérence. On ne sent pas passer le temps.

D’ailleurs il a été remarqué par le Prix spécial du jury et le Prix de la mise en scène, au très recherché festival Sundance 2011. Mention spéciale pour l’actrice principale.

La prise de vue de qualité et le soin pris dans de nombreux petits détails, rendent ce film réaliste et poignant.

Mais ce sont surtout le acteurs qui tiennent le film, tant ils sont de bon niveau et croient à leur personnage . C’est communicatif !

– L’Ecossais Peter Mullan incarne un paumé entre deux âges, passablement violent, en déshérence, sur le point de sombrer complètement. Il est presque un peu trop bien, trop beau pour le rôle. Mais il assume bien la fausse simplicité du personnage.

– La Britannique Olivia Colman joue le rôle de la victime ballottée. Elle en bave tant et plus dans sa vie d’épouse. Elle s’accroche tant bien que mal à son Jésus. Elle est aussi peut-être un cran au dessus de la piteuse banlieue où on l’a mise. Mais quelques coups vont la mettre dans le décor, si j’ose dire.

– Le très curieux acteur anglais Eddie Marsan est lui vraiment sur la ligne qu’on lui a donné (*)

– Plusieurs autres acteurs sont bons également. Il n’y a pas de fausses notes.

– Même les chiens, qui ont de l’importance dans le film, « jouent » bien.

Le fond de l’intrigue, c’est un grave fait divers chez des abîmés de la vie. Mais ce fait divers est dissimulé, voire minimisé, dans le film. L’intrigue montre plutôt les tenants et les aboutissants, sans en faire trop dans l’explicatif. Ils s’agit surtout de mettre en avant la psychologie, avec ces portraits qui nous dévoilent progressivement des caractères.

Le tout dans une sous-banlieue morose à la Ken Loach. Avec des désœuvrés, des petites gens, la violence ordinaire, les provocations, les ergotages, la vengeance sans fin. Un petit monde où les gens sont le plus souvent soit bêtes et méchants, soit naïfs et soumis. Une ambiance glauque où les petits maris peuvent se conduire en grands tyrans. Où rien n’est vraiment réconfortant.

En toile de fond cette communication de misère, toujours si difficile.

Donc au final, on souffre, c’est sûr ! Mais c’est pour la juste cause du bon cinéma.

Mais au fait, où est passé le Tyrannosaure ?

(*) Eddie Marsan : un acteur déroutant, au physique pas facile, auquel on doit quelques perles. J’ai bien aimé sa prestation dans le troublant « Une belle fin » de Uberto Pasolini.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tyrannosaur_(film)


Peter Mullan

Olivia Colman
Eddie Marsan

Tu ne vas pas faire le poids avec ton baton !

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