Temps de lecture : 4 minutes

Très jeune, Trey Edward Shults a assisté Terrence Malick dansThe Tree of Life et Voyage of Time. Et ce côté emprunt ne se sent que trop dans la forme, la musique et les images.

Et lorsque cette façon de faire ambitieuse est au service d’une histoire aussi outrée que celle ci, cela tombe à plat. Cela ne fait qu’en souligner le ridicule.

Cette page a été mise à jour et vous pouvez retrouver la nouvelle page là : Avis. Waves – Taylor Russell (2020) Shults faux Malick. Mauvais film – Résumé. Aperçu – 3.5/10

Avis. Waves – Taylor Russell (2020) Shults faux Malick. Mauvais film – Résumé. Aperçu – 3.5/10

Quel gaspillage, quelle impression de fausseté !
Dommage, car le « langage » cinématographique de Malick touche lui à la grace. Il a vraiment quelque chose à nous transmettre. Il est en phase avec un message intérieur profond.

1) Jeune homme noir, jeune femme latino.

C’est un drame familial multiforme qui donne dans le Zola.

L’explication de cette spirale de malheurs est lourdement soulignée.

C’est la faute du père (Sterling K. Brown) qui pousse trop son jeune fils (Kelvin Harrison Jr.).

Il n’arrête pas de lui dire qu’il lui doit tout et qu’il doit démontrer par ses succès qu’il est reconnaissant. Il l’entraîne sans relâche dans la lutte et vraiment il ne lui passe rien. Dans son équipe c’est la triste ambiance de type entraînement militaire commando. Alors que lui il est plutôt piano et poésie.

Le collégien a 18 ans, mais il n’ose même pas dire à son père que son épaule est gravement blessée. Le médecin lui a interdit le sport, mais il veut continuer à ne pas décevoir.

A partir de là, les catastrophes s’enchaînent et se déchaînent.

Le gamin finit par être stoppé au combat. Grosse déception.

Sa copine est enceinte. Celle qui est incarnée par la crispante Alexa Demie ne veut pas avorter. Cette fille à la tête de hamster rompt définitivement avec lui.

Et comme c’est un film de maintenant, tout se passe par le smartphone. On voit défiler le dialogue de « sourd » digital. Elle finit par le « bloquer ».

Fou furieux, bourré de médocs et d’alcool, il va lui demander des explications sur place. Il s’emballe, la bouscule. Elle tombe et se tue. Sincèrement on pourrait plaider l’accident. Mais il se déclare coupable et est enfermé à vie.

L’ambiance de ce qui reste de famille est pourri. Ils sont tous là à se sentir responsables du chaos et pleurent sans arrêt.

Et comme là on ne croit plus trop à l’histoire, on se retient de rire. Fin de la première partie.

2) Jeune femme noire, jeune homme blanc.

La sœur de notre condamné est bousculée dans sa vie. Celle qui est incarnée par la toute mignonne Taylor Russell n’arrive pas à surmonter le drame. Elle est harcelée au collège. Les jeunes en veulent à toute sa famille.

Lucas Hedges joue un grand timide. Il en pince pour elle et va tout faire pour la sortir de là. Lui même est en conflit avec son paternel. Et comme dans cette histoire on en rajoute facilement des tonnes, son père est atteint d’un cancer et sur le point de mourir. La petite va tout faire pour les rapprocher avant l’issue fatale.

Ça va chialer encore plus dru. Ils vont tous finir par tomber dans les bras l’un de l’autre, dans une sorte de réconciliation universelle. Même les spectateurs indulgents qui se sont fait avoir par les sentiments depuis le début, doivent se rendre compte qu’on est tombé au niveau d’un mauvais roman-feuilleton.

Il y a là une pseudo-dénonciation de certains excès éducatif. Mais les auteurs semblent juste avoir visé le buzz.

La thèse du film pourrait se résumer en « il ne faut pas pousser ». Dommage que Shults ne se la soit pas appliquée à lui-même, il aurait pu ainsi sauver sa réalisation. Et ce n’est pas la faute des interprètes. Eux ne sont pas mauvais du tout.

Au début du film, on voit une jeune personne qui fait du vélo. Et comme l’histoire est tellement sinistre, je me suis dit que ce deux roues allait finir par être renversé. Cela m’a tracassé inutilement tout au long de ce trop long long-métrage (135 minutes)