Wild Horses (2015) 5/10 Duvall

Temps de lecture : 3 minutes

(vu sur Altice Studio en replay)

Les « chevaux sauvages » sont bien fatigués.

Qu’est-ce qu’il a pris à notre Duvall, de redémarrer un film en tant que réalisateur à 84 ans !

Le canevas est bien construit, sans doute un peu trop. L’argument manque de souplesse.

Un père qui annonce sa fin, réunit ses 3 fils pour le futur partage. Première surprise, l’ancêtre a fauté discrètement jadis et la fille de la servante est de son propre sang. Il va falloir diviser par 4.

Une vieille histoire à cliver durablement sa relation avec son fils, joué par James Franco. Mais pour l’occasion il est revenu et veut mieux connaître son père pour pouvoir faire la paix.

Il y a des années, le patriarche a surpris James avec un jeune garçon en train de se bécoter. Dans ce milieu conservateur et cowboy, on n’aime pas du tout cela. Le père a engueulé proprement le fils déviant, sur l’air de « pas de ça chez nous ». Il lui a recommandé vertement d’aller relire la Bible. « les pédés c’est le diable ! » lui jette-t-il à la figure.

Le problème c’est qu’on ne sait pas trop ce qu’il est advenu du jeune amant. Il a tout bonnement disparu. De lourds soupçons pèsent sur le vieux si prompt à la gâchette.

Nous voilà à présent de nos jours. Duvall domine toujours son monde, avec des côtés pépé gâteau pour les petits enfants.

Une policière Ranger récemment débarquée reprend l’enquête initiale. Elle veut également faire le point sur d’éventuels confrères corrompus. Le film en profite pour souligner que les femmes en ont elles aussi.

Il peut exister des relations entre ces mauvais éléments et le patron du ranch où se sont déroulés les faits jadis. Il y a un parfum de milice privée dans ces affaires. On peut rajouter cette histoire de femme violée dans le temps.

De manière générale, c’est le combat des anciens et des modernes. On sentira bien les tiraillements entre ces cowboys progressistes, qui aspirent à une justice équitable et moderne, et ces cowboys conservateurs qui veulent continuer à faire la loi chez eux. Ambiance Country un peu plouc et surannée, sur ce côté éminemment hétéro-machiste

James Franco n’est pas une « tarlouze » qui ne sait pas se défendre. Il le prouve à ses frères inquiets, lors d’une bagarre au bistrot. Mais il est impuissant à vraiment communiquer avec le paternel dominateur, malgré toutes les assurances de compréhension et d’amour mutuels.

Le vieux qui veut alléger sa conscience, finit par avouer les faits. Il amène Franco avec lui chez la mère du gamin dont on n’a plus de nouvelles.

Il a bien pourchassé le giton, mais c’est un coup de sabot de cheval qui a tué ce dernier.

Il n’est pas coupable au premier degré. Par contre il a voulu masquer les faits et a enterré en cachette le gamin. Ainsi il a laissé la famille dans le doute pendant des décennies. Et quand ils se sont résignés, il les a donc privé de digne sépulture.

Et puis, il a menti effrontément à son fils, le laissant lui aussi dans une zone incertaine, dure à digérer. Franco, apprenant cela, déclare à son père qu’il le déteste et qu’il ne le reverra plus jamais.

Le vieux qui a déclaré que sa vie se termine, met fin à sa vie. Il dit vouloir dormir, mais un énigmatique coup de feu suggère cela.

La mise en place est longue et fastidieuse. Le film est envahi par les civilités et les politesses plus ou moins feintes. Cela prend vraiment trop de place. C’est un rythme de Duvall vieillard qui a trop à faire, étant au four (scénario + réalisation) et au moulin (acteur) – C’est traité de manière assez linéaire et démonstrative, comme aurait pu le faire un autre « ancien » Clint Eastwood. Mais il y a trop de mollesse chez Robert, pour qu’on puisse comparer favorablement.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Wild_Horses_(film,_2015)

Robert Duvall
James Franco
Josh Hartnett
Angie Cepeda
Jim Parrack

Les femmes flics en ont elles aussi – CQFD

Le vieux Duvall n’arrive pas à quitter la selle
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