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L’Empire d’Akkad est non seulement oublié mais plus largement totalement méconnu et donc ignoré. Pourtant ce fut le premier Empire. Cet ensemble fédérateur au sein d’une des premières civilisations a démarré il y a 4300 ans au moins. Ce qui ne nous rajeunit pas. Il préfigure ce qu’on attend de l’image de la Mésopotamie. Il nous subjugue par la qualité des réalisations, autant par l’écriture et la transmission, que par l’art de manière générale (architecture, bas reliefs, statuaires…). Et on ne connaît pas tout bien évidemment.

L’archéologie récente s’est attachée à reconstituer leur envergure. Et comme toujours ce qu’on l’en pensait petitement au début, finit inexorablement par être bien plus grand. Il faut aller voir du côté de Tell Leilan, Tell Beydar, Tell Mozan, Mari et Tell Munbaqa – Des noms qui mois bien connus de vous et moi, que le Tigre et l’Euphrate. Peut être que Sargon vous dit quelque chose ?

Ce qui fait leur succès posthume, c’est d’abord ces constructions qui ont défié le temps, mais aussi d’innombrables tablettes d’argile avec plein d’informations cunéiformes dessus, sans compter les idéogrammes.

Un Empire est une vaste communauté extensive réunissant des populations différentes ayant divers points de vue, mais qui finissent par s’accorder de gré ou de force sur l’idée d’un destin commun dicté par la partie dominante, avec si possible le rapprochement de leurs croyances et de leurs modes d’actions.

Le plus souvent la structure est pyramidale et contraignante. Ce vaste ensemble est dirigée par une autorité dynastique selon des « impératifs » dictés d’en haut. Cependant l’Empire romain, l’Empire russe, l’Empire américain et d’autres peuvent avoir d’autres formes de gouvernance selon les époques.

Les Empires et/ou les civilisations ont une fin ; obligatoirement. C’est presque inscrit dans leur définition.

La civilisation occidentale est tellement convaincue de sa supériorité qu’elle tend à ignorer ce qui la précède et ce qui l’environne. Mais sans doute que toutes les civilisations font comme cela ; déjà pour se convaincre elles-mêmes.

La question de la chute “Ancient Apocalypse” Akkadian Empire, vers 2200 avant J.-C., est un problème majeur et qui pourtant prête encore à discussion. Comme si, d’arrêter a posteriori un Empire en plein vol étant une tâche surhumaine. C’est en tout cas casse gueule. A la grande époque d’Ur la Malédiction d’Akkad avait déjà été mise en scène.

La brave Marie-Agnès Courty a beau y mettre toutes ses forces et ce depuis fort longtemps, son hypothèse de destruction des cités akkadiennes principales par la foudre amplifiée par des fumées volcaniques est assez échevelée. Elle repose sur la découverte indiscutable d’une couche de sable stérile dans les strates, commune à plusieurs sites distants ; une période asphyxiée et invivable de plus de 300 ans.

Plus conforme à l’esprit de notre époque, des chercheurs « classiques » y voient une de ces catastrophes écologiques cycliques sans renforcée par la surexploitation des ressources.