Le titre exact de cette excellente émission est « Enquêtes archéologiques. Île de Pâques, le grand tabou ». Et là derrière se cache un bénéfique double sens. Il y a le tabou au sens littéral avec le choix de nouvelles divinités. Tabou étant un mot polynésien. Et le tabou sur les vraies causes de la disparition des occupants.
L’éminent chercheur belge Nicolas Cauwe a cherché à comprendre ce qui a fait disparaître les Rapa Nui, au-delà des clichées archéologiques écolo-woke. Il s’agit de mettre à bas les vieilles lunes comme cette supposée guerre civile associée à un collapsus civilisationnel en relation avec le déboisement et la disette.
Déjà, les moaï n’ont pas été projetés au sol, mais posés délicatement. Un tel matériel basaltique se serait fracturé en tombant violemment, et ce n’est pas le cas. Il y a donc une intention dans cette façon de faire. On peut l’interpréter comme un changement de divinités en faveur des Make-make « tabous », tout en accordant un certain respect pour les anciennes effigies ; histoire de ne pas se fâcher avec. Il n’y a pas de traces de violences guerrières sur les squelettes retrouvés.
Tous les moaï proviennent du seul volcan présent ici, le Rano Raraku. Ils ont été véhiculés sur l’ensemble de l’île, en particulier près des côtes, où ils sont dressés les fesses face à la mer. C’est qu’ils s’adressent aux habitants.
Mais il existe aussi de nombreux moaï dressés sur les flancs du volcan et qui ne sont pas là par hasard ou parce qu’on n’aurait pas eu le temps de les déplacer ailleurs.
Les parties supérieures ont été exposées aux intempéries, mais il existe le reste du corps qui lui est enfoui dans le sol et n’a jamais été à l’air. D’autres indices dont un lest de pierres montrent qu’ils ont été fixés volontairement ainsi.
Il aurait été inimaginable de créer des corps complets et de les planter à moitié, juste comme cela. Donc l’enfouissement conséquent, à ces endroits, était bine un acte délibéré.
A ces endroits, il existe de moaï non totalement extirpés de la roche avec d’autres moaï couchés en aval d’eux. Ces derniers empêchant que ceux en amont soit retirés. Cette combinaison et le procédé de fabrication de ces moaï incomplets fait qu’à nouveau la disposition est délibérée. On peut parfaitement accepter la thèse de Cauwe, comme quoi ce serait une ultime marque de respect aux anciennes idoles en même temps qu’une condamnation du site d’extraction. Ce qui permettrait un changement plus paisible de divinités.
Et la guerre intestine ? Les pointes ” flèches ” de pierre qui sont incriminées, ne sont en fait que des outils agricoles. Cela découle de l’étude de leur forme. Quand on s’obstine dans de fausses explications, dans un but idéologique monomaniaque, on finit par courber totalement de simples évidences. Voilà la leçon a en tirer.
Et le désastre écologique ? Cauwe le relativise grandement et montre que les rapanui étaient moins paresseux et négatifs que nos écologistes radicaux. Ce peuple a su évoluer et s’adapter à la nouvelle donne. Ils ont inventé de nouvelles voies agricoles dont ces amas de pierres volcaniques qui conservaient l’humidité et permettait des récoltes, tout en stabilisant les sols.
Cauwe et Peter Eeckhout ont un air entendu lorsqu’ils évoquent cette capacité d’adaptation de l’homme. On voit bien où portent leur cœur ; non vers une stupide décroissance mais vers une bénéfique recherche porteuse de progrès et de solutions.
Et dire qu’il suffit de 26 minutes à Eeckhout pour nous faire comprendre cela, alors que les écolo-woke mettront des années à pouvoir l’accepter… et encore ;
Nicolas Cauwe , né le 25 juin 1961 en Belgique est un archéologue qui a de nombreuses responsabilités.
« Arkeo – Iles de Pâques, le grand tabou (Chili) a obtenu la mention spéciale pour la ” série enquête archéologique” au Festival International du Film d’Archéologie de Bordeaux 2018 “ICRONOS” »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Cauwe : « L’île de Pâques : faux mystères, vraies énigmes »
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_de_P%C3%A2ques
