Itinéraire d’un crime. Trois flics tués à Shepherd’s bush. Rowbotham gonfle et nous gonfle. 5/10

Temps de lecture : 3 minutes

Comme vous le savez sans doute, j’ai déjà eu à me plaindre de cette série « Itinéraire d’un crime » que j’ai qualifié de mauvaise saga policière.

Avec cet épisode sur les 3 policiers tués à Shepherd’s bush, il y a peu de chance que je me dédise.

La série tente de fabriquer de volumineuses mises en scène, à partir de quelques maigres faits. Le concept de « fait divers / chiens écrasés », prend tout son sens. On fait du buzz – ou plutôt on tente de faire du buzz – à partir de trois fois rien.

Ici, on s’appesantit sur ces trois policiers londoniens qui ont tiré comme des lapins dans la Braybrook Street – Et on ressasse l’’unique photo que l’on a de Geoffrey Roger Fox, 41 ans, David Stanley Bertram Wombwell, 25 ans et de Christopher Tippet Head, 30 ans. Un petit reportage filmé de l’époque tourne également en boucle. La qualité est déplorable et l’on a du mal à se captiver avec ce cirque là.

Ils ont fait leur métier en poursuivant une voiture qui leur paraissait suspecte et qui dérivait du côté d’une prison. En fait les malfrats étaient en maraude et cherchaient une voiture à maquiller pour faire un casse dans un lieu sélect. Le brigand principal s’étant même donné la peine de mettre un costard pour qu’il puisse mieux s’introduire dans un milieu supérieur.

Bien qu’armées, les forces de l’ordre ont visiblement sous-estimé leur tâche. Les voilà morts sur la chaussée ou dans la voiture. Tout le monde pleure et on fera des funérailles grandioses. Bon d’accord et alors ?

Le plus retors des méchants est Harry Roberts, un ancien tireur d’élite qui a appris à se débrouiller dans la jungle. Et donc de bivouaquer dans une grande forêt ne lui fait pas peur. Il sera repris à l’issue de ce qui est donné comme la plus longue traque de l’histoire de cette police. Un brin de docu-fiction se charge de nous le montrer in situ en train de pervertir un pauvre jeune homme déficient mental.

Restons sur le chiffre 3 : l’affaire anglaise n’a rien à voir avec Manon, Paul et Steven, 3 jeunes policiers morts dans l’accident de Villeneuve-d’Ascq. Ils ont été percutés par un chauffard ivre. Mais on quand même eu droit à des éloges nationaux. Comme quoi les critères vont en s’amenuisant. Mais bon, il n’est pas recommandé de faire des calculs de mérite victimaire. Cela dit, je doute que les 52 morts dans l’année record de 2021, ait eu tous de tels égards. Il faut quand même un coup de projecteur médiatique pour bénéficier des feux de la rampe posthumes.

Aucun des intervenants ne songe à nous éclairer sérieusement. Mais ils prennent quand même des têtes d’enterrement. On devrait pouvoir lire la sagacité et l’intérêt dans leurs yeux globuleux et dans leurs jugements d’autorité. Ne faites pas confiance à ces charlots à la mine docte. C’est du flanc.

Dans ma critique cynique, je pense en particulier à cette pénible « criminologue » Judith Rowbotham, indétrônable dans la série. A moins d’un treuil et de beaucoup d’énergie. Hum. Je vais encore me faire taxer de grossophobe.

En réalité il y a très peu à raconter sur une situation assez banale et répétitive. Pour meubler nos « savants » se lancent dans une problématique de fin de la peine de mort, qui sauvera nos mauvais garçons.

Je me copie-colle :

« On a quand même le sentiment déplaisant que les divers intervenants ménagent leur fond de commerce. Ils se fichent des réalités historiques. Ils ne se donnent aucune peine et préfèrent fabriquer du sensationnalisme. Et si l’un d’entre eux laisse filtrer des thèses plus réalistes, elles sont englobées dans une certaine idéologie déterministe. Un filtre très « vendeur », reproductible dans de nombreuses situations. C’est la base du story-telling inventé par les anglo-saxons. »

***

Fuyez si vous voyez dans les premières places google une courte phrase de ce type :

« Le soir du 12 août 1966, trois policiers sont assassinés à Shepherd’s Bush par Harry Roberts et deu autres personnes. Tous en fuite, une chasse à l’homme … »

Il n’y rien derrière cette devanture et il vous faudrait payer pour accéder à pas plus que cela !

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