Asako I & II. avis film Ryūsuke Hamaguchi. Mandelbaum, Neuhoff, critiques bernés. 4/10

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« Même si je dors, même si je suis éveillée » (titre japonais traduit)

Et nous on est encore à nous pincer, pour savoir si on ne cauchemarde pas, surtout pour du cinéma de 2018.

On peut se demander si c’est parce que ce film est coproduit par les Français que cette histoire est aussi mièvre et inintelligente. Les Japonais tous seuls font en général bien mieux que cela.

On a rarement vu un scénario d’amour éternel – ou presque – autant capillotracté.

Le réalisateur Ryūsuke Hamaguchi nous ennuie pendant 2 longues heures avec cette romance hors sol, qui se veut inspirée mais qui tombe singulièrement à plat.

Et pourtant, comme de bien entendu, les sommités critiques françaises vont se laisser berner par cette construction para-poétique, à l’eau de rose du soleil levant :

  • Le pauvre Jacques Mandelbaum du Monde part dans un délire lyrique. Il y voit « un film d’une richesse et d’une sensibilité rares, récit d’initiation amoureuse qui ne passerait pas tant par les ponts aux ânes de la psychologie que par les souterrains de l’inconscient et du merveilleux. »
  • Éric Neuhoff du Figaro ne fait pas mieux avec ce constat sur ce nanar, préfabriqué tout spécialement pour le Festival de Cannes : « un sommet de délicatesse et de pureté. » – Quand on n’a rien à se mettre sous la dent, l’inconsistance est travestie en épure.
  • Ces deux là doivent être tout bêtement tombés amoureux de la fifille. C’est bien de leur âge à ces papys.

***

Cela se passe de nos jours dans ce Japon hyperactif et très occidentalisé.

Erika Karata joue une jolie poupée qui semble sortir tout droit d’un manga. Une sorte de bébé femme, qui restera obstinément sur ses positions, malgré les « 2 ans après » puis « 5 ans après » de plus. Ni son mental, ni son physique ne varieront d’un pouce. Absolument pas crédible.

Elle est chargée d’interpréter une amoureuse totale, qui une fois son beau gars harponné, ne pourra jamais en changer. Une fable qui plaît bien aux filles et aux amateurs de la Belle au bois dormant.

Le bellâtre est tout droit sorti d’une bande dessinée japonaise également, il s’agit de l’acteur Masahiro Higashide. Son personnage est un artiste dans l’âme et dans sa vraie vie. Il est supposé être tout aussi aveuglément fidèle. Mais il peut s’envoler quelques heures, quelques jours, quelques années. Et en effet il détale un très long moment… cependant, il a promis son retour. La fillette en prend pour sept ans. Le spectateur n’a qu’à attendre, surtout que pour lui cela ne durera qu’une heure et demi.

Lors de cette attente infernale, notre princesse Erika, croira le revoir un jour en la personne de son double. Un employé lambda dans une grande société. Elle va donc se contenter de ce copier-coller pendant plusieurs années de concubinage. Ils se ressemblent vraiment… vu que c’est le même acteur.

Au final, Masahiro, le Baku original, revient bien plus sûrement que l’Arlésienne. Erika plaque tout pour le suivre… mais le lâche quelques heures après. La copie cocue n’est pas contente et ne veut plus rien avoir à faire avec l’infidèle. Mais cela finit par s’arranger.

Ouf, le cauchemar cinématographique s’arrête.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Asako_I_%26_II

https://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/12/31/eternel-recommencement-amoureux_5403795_3476.html

https://www.lefigaro.fr/cinema/2019/01/01/03002-20190101ARTFIG00100–asako-iampii-double-messieurs.php

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