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Avec cette « musique d’enterrement », Arte nous replonge en 2001, à la date de la commémoration par Claudio Abbado, des 100 ans de la mort de Verdi.

Polyglotte ?

C’est une grande tradition musicale que de recouvrir plusieurs pays à la fois. Les anciens circulaient eux aussi et avec eux les idées.

Latin, grec, italien, allemand, Français, suédois, roumain, bulgare… voilà un mélange européen qui ne doit pas être malheureux.

Angela Gheorghiu (soprano), Daniela Barcellona (alto), Roberto Alagna (ténor), Julian Konstantinov (basse) et le chœur espagnol Orfeon Donostiarra ainsi que le chœur de la Radio suédoise.

Suis-je le seul à ne pas aimer Roberto Alagna ? Il me donne l’impression de rabaisser la musique. Je n’apprécie pas spécialement sa voix et je me méfie de sa personnalité. Il me semble prétentieux, en se la jouant faussement en homme simple et actuel. J’attends plus de ces « véhicules » des grands auteurs. D’abord qu’ils soit talentueux et puis qu’ils s’effacent devant l’œuvre. Eux ne sont que de petites courroies de transmission, pas plus vertueux que l’ingénieur du son. Enfin j’aime bien que les officiants aient quelque chose à dire ou même un message à transmettre.

Que faire à des funérailles ? Doit-on même chanter ? Jadis, j’avais été troublé que lors du requiem concernant le décès accidentel d’un aimable jeune cousin, les « convives » n’aient pas gardé leur flegme et que le repas arrosé aidant, ils se soient mis à rire. J’étais encore petit et à défaut d’être croyant au sens propre, je croyais aux rituels sociétaux.

L’enterrement est-il du domaine du religieux triomphant ou du nihilisme morbide ? Plusieurs Requiem sont tellement beaux et inventifs, qu’ils paraissent une fête. On est donc partagé entre le bonheur musical et les larmes de circonstance. Pourtant on devrait être clairement dans la colère avec le Dies iræ central.

A noter que depuis 1967 le Dies iræ est devenu facultatif dans la messe des morts ! Si cela ne signifie pas quelque chose, je mange mon missel !

Et que dire de l’œuvre elle-même ? Elle s’impose tout naturellement comme un des meilleurs Requiem qu’on ait offert à l’humanité. Même si je ne peux cacher une petite préférence pour celui de Mozart. Et ceci bien que ce dernier ait été rafistolé par d’autres moins talentueux.

De manière plus anecdotique, le Requiem de Verdi comporte de tels écarts dynamiques, qu’il permet de bien connaître la valeur de sa chaîne HiFi et un meilleur choix des modes de rendu (THX, Dolby etc).