Avis. Cold cases. Claudia Rodrigues. Girl from Ipanema, sexe, drogue, meurtres. Mondaine Watches, Frank. 8/10

Temps de lecture : 3 minutes

Pour avoir fréquenté le Brésil dans ces années là, je suis à peine surpris du portrait peu flatteur que lui dresse le film.

Nous sommes dans la sinistre période Missing (Chili de Pinochet) qui a touché une grande partie de l’Amérique du Sud. Mais nous autres pauvres touristes étions relativement épargnés. Je me souviens cependant de ces avertissements en portugais devant les postes de police, intimant l’ordre de changer de trottoir sous peine de se faire tirer dessus. Une devinette linguistique en forme de roulette russe.

L’Argentine et le Chili que nous avions effleurés étaient encore plus préoccupants. Dans les pays plus libres de ce sous continents, on avait le droit à une crue littérature marxiste qui insistait sur les exactions des régimes dictatoriaux soutenus et encouragés par les USA. Le choix semblait simple. Mais avec le recul c’était Charybde et Scylla. Les horreurs de Cuba n’étaient pas plus reluisantes.

Curieux choix de Google. Le très grand film de 1982, Missing de Costa-Gavras a été relégué tout en arrière du classement et n’apparaît plus sur les premières pages du moteur de recherche. Le médiocre Missing de 2023 l’a supplanté. Une deuxième mort pour cette grande cause.

***

Venons-en à l’assassinat de Claudia Rodrigues en 1977. Une histoire très cinématographique, avec la crème de la jet-set, le sexe et les top-modèle (la sœur de The Girl from Ipanema !), la drogue et le gros trafic, la corruption à haute échelle, les meurtres. Pourtant tout cela n’a donné qu’un petit film brésilien, inconnu ici.

La belle petiote s’est fait violer et a été martyrisée sur tout son joli corps, puis a été jetée du haut d’un parapet de l’avenue Niemeyer.

Le manège de deux sbires en Volkswagen Brasília a été repéré par un ouvrier qui dormait à la dure près de son chantier. Ce précaire au nom à la Tintin «  Luiz Gonzaga de Oliveira » a noté le numéro de la bagnole. Il a eu l’intelligence de se confier à la radio, plutôt qu’aux flics pourris.

L’un des « transporteurs » de cadavre était le fils de Egon Frank, sans doute le plus riche homme de Rio, le détenteur d’une marque de montres suisses de luxe « Mondaine Watches ». Cela existe toujours. Sur le site on ne parle que de Erwin Bernheim et pas du tout des Frank.

L’enquête entreprise par le détective Guerra, était objective. Cet électron libre de la police aimait à se travestir dans ses enquêtes. Il était si efficace qu’une « main invisible » protectrice des riches, dont les Frank, lui a retiré l’affaire.

C’est donc le gosse de riche, Michel Frank qui s’est débarrassé du cadavre avec l’aide d’un de ses potes, au Chapéu dos Pescadores. Pris la main dans le sac il ne peut nier, mais il va broder une histoire abracadabrantesque d’overdose de la petite. Elle se serait droguée dans son appartement à son insu. Il aurait préféré se débarrasser discrètement de l’encombrante dépouille plutôt que de compromettre l’honneur de sa famille. A la mer pour ne pas faire de vagues, si j’ose dire.

Seulement voilà, l’autopsie dit tout autre chose. Elle a des traces de coups pre-mortem un peu partout et il y a eu un viol. Et cependant aucune trace de drogue !

Par contre il y a de lourds soupçons que le jeune Frank, cocaïnomane depuis son adolescence, soit impliqué dans des combines mafieuses. Peut-être que la pauvresse est tombée au mauvais moment d’une transaction et qu’il fallait la faire taire à jamais.

Donc le play-boy Michel ment de long en large. Une loi bizarre permet aux notables d’échapper à la prison préventive. Il est assigné à résidence et a le droit de se baigner sur les belles plages de Rio. Il en profite pour s’échapper en bateau, puis de disparaître du pays pour réapparaître en Suisse où sa double nationalité et une inertie calculée du Brésil, lui permet d’être à l’abri pour toujours. Il mourra quand même criblé de balles. Sans doute pour le faire taire pour des corruptions dont il avait connaissance et/ou des affaires de trafic de drogue.

***

Laissez tomber les sites stupides qui répètent la même phrase et qui voudraient vous faire payer pour si peu :

« En juillet 1977, à Rio, Claudia Rodrigues, une jeune femme de la classe aisée brésilienne, est violée et assassinée. Le principal suspect semble inatteignable. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Br%C3%A9sil

https://pt.wikipedia.org/wiki/O_Caso_Cl%C3%A1udia

https://pt.wikipedia.org/wiki/Caso_Cl%C3%A1udia

Envoi
User Review
0% (0 votes)

Laisser un commentaire