Avis concert WHO Hyde Park. Townshend, Daltrey, souvenirs. 7/10

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Une poignée d’Anglais talentueux parlent en direct à 65.000 Anglais. Et quand je dis qu’ils leur parlent c’est assez vrai. Au delà des mélodies mythiques, ils les interpellent du doigt presque un à un « Who are you » et toute ces sortes de choses.

La prestation vidéo-scénique est vraiment de haut niveau. On voit en permanence des effets spéciaux bien faits, sur les trois écrans derrière eux. Et bien entendu cela alterne avec des gros plans sur la foule et sur les artistes.

En 2015, ce sont les 50 ans du groupe. Nos gaillards, plus ou moins rescapés des années 60-70, ont quand même pris un coup de vieux. Le naguère fringuant et triomphal Roger Daltrey semble rabougri et voûté. Ses moulinets de micro, qu’il nous fait depuis 50 ans, ont quand même perdu de leur attrait. Et même s’ils insistent sur leur vision du lointaine, avec « I Can See For Miles » on sent qu’ils ont réduit la voilure. Et puis il leur faut des lunettes (Daltrey).

Mais après un certain temps, voilà les deux têtes d’affiche plus chauds et plus efficaces. La mécanique un peu grippée a bénéficié d’un produit efficace. Ils ont eu l’intelligence de centrer le show sur les vieux morceaux les plus emblématiques. Pas mal de groupes, qui ont maintenu leur succès à travers les âges, appliquent cette recette (Pink Floyd, Jethro Tull, Stones…)

Le tempête vient comme toujours de « My generation », dont Pete Townshend nous dit que cet hymne s’adresse à toutes les générations. Et l’élan se confirme avec le cultissime « See me, feel me ». Cet appel à l’amour fusionnel, qui reste encore une bombe.

Lui, ne peut s’empêcher de commenter. En guise d’introduction, il insiste pour affirmer que la grande majorité des spectateurs présents,n’étaient ni nés, ni « envisagés », à l’époque où ont été créés ces tubes. Pourtant on ne peut que constater la forte adhésion de ce jeune public aux œuvres jouées ici. Ils connaissent les paroles et s’agitent comme au bon vieux temps. Les entre deux âges ont parfois la larme à l’œil.

Et c’est vrai que les anciens comme moi, sautent en permanence de leur siège, encore maintenant. Fan des premières heures, j’ai été au concert à Metz le 17 octobre 1981. L’acoustique n’était pas grandiose. Mais l’effet The Who était là.

Mais quel est donc le secret des Who. D’abord « the right men in the right place and at the right time ». Et puis « Parce que ce sont eux, parce que c’étaient nous » (Montaigne à La Boétie). Disant juste cela on ne peut pas prétendre avoir trouver les racines profondes.

En fait ce qui comptait en compte dans notre début de siècle conformiste et grotesque, c’est l’esprit de révolte. Voire la colère avec le très caractériel Townshend. Ils nous envoient des Pinball Wizard à la tête. Les « Marseillaise » des temps modernes étaient à imaginer, et les leurs étaient aptes à convaincre le grand nombre des jeunes sans préjugés.

  • Des « waken » ou des « experienced », pas de contresens, il ne s’agit pas des wokes.

Pete Townshend est encore une énigme, mais lui aussi a perdu de son charme. « I can’t explain » pourquoi. Il semble se cramponner au jeu de scène de jadis, avec les grands mouvements de bras sur la guitare. Mais il y a encore de beaux restes dans sa performance.

C’était une prestation intéressante Et heureusement, on n’en est pas encore réduit à devoir s’apitoyer sur leur sort.

Par contre j’ai été un peu déçu par la prise de son. Faut-il en revenir encore et encore à  Live at Leeds de 1970 ?

La suite sur : who-i-am-maladies-de-pete-townshend

https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Who

Disques

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pete_Townshend

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