The Face at the Window. Loup-garou et attaques de braves gens. George King / Tod Slaughter, 7/10

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Voilà-t-y pas que notre couple George King / Tod Slaughter récidive !

Ils nous faisaient la même ambiance d’épouvante kitsch, dans Sweeney Todd, barbier diabolique, Fleet Street, que je qualifiais de Film “comique”.

C’est d’autant plus drôle que cela se passe dans un faux Paris avec des Français interprétés par des acteurs anglais.

L’histoire est assez simple. A la fin du dix-neuvième siècle d’horribles meurtres ont lieu chez les bourgeois. Le motif est le pognon. La méthodologie est bizarre puisqu’elle implique un Lycanthrope. Cet homme-loup patibulaire, gluant etc est forcément effrayant. Et l’on croira un temps que c’est ce chevalier Lucio del Gardo qui se pointe grimé ainsi aux fenêtres de ses victimes.

A noter que cette mise en scène compliquée est parfaitement inutile pour commettre ces vols. Mais qui s’en soucie. De plus il s’avérera que cela ne peut être le chevalier. Une tierce personne assez incontrôlable est donc amené sur les lieux. Dans le genre loufoque et totalement improbable, c’est encore mieux.

Tod Slaughter  est un excellent acteur dans ces rôles de Dr Frankenstein. Il est intelligent, il a de l’esprit.

Mais ce qui est le plus marquant chez lui, c’est l’alliance d’une certaine bonhommie et le machiavélisme le plus total. Un peu comme Jack Nicholson en méchant de Batman, Jack Napier / Le Joker

Pour qu’il y ait une intrigue populaire, il faut des « victimes ». La nécessaire injustice crasse s’abat d’abord sur Lucien Cortier (John Warwick). Cet honnête homme, qui n’est qu’un employé de plus, sera très injustement accusé. La jeune femme qu’il convoite, Marjorie Taylor en Cecile de Brisson, n’est pas de son rang. Et ce coquin de Slaughter s’enflamme pour la naïve donzelle. En tant que gros malin, il utilisera habilement les ruses dont il est capable, pour qu’elle lui tombe dans les bras. Mais ici la Belle ne cédera pas à la Bête. Ils n’ont que 27 ans de différence, en vrai.

Du temps de La Fontaine on ne s’offusquait pas qu’un maître très expérimenté es-galipette, déniaise les toutes jeunes filles – Chacun y trouvait son compte.

Comment l’Esprit vient aux filles.

….
Avant que Lise allât en cette école,
Lise n’était qu’un misérable oison.

Allez trouver le père Bonaventure,
Car il en a bonne provision [d’esprit, c’est à dire d’expérience sexuelle]

A moi qui n’ai que quatorze ou quinze ans?

Son innocence augmentait ses appas:
Amour n’avait à son croc de pucelle
Dont il crût faire un aussi bon repas.
Mon Révérend, dit-elle au béat homme,
Je viens vous voir; des personnes m’ont dit,
Qu’en ce Couvent on vendait de l’esprit

Mon Révérend la jette sur un lit;
Veut la baiser, la pauvrette recule
Un peu la tête, & l’innocente dit:
Quoi, c’est ainsi qu’on donne de l’esprit?
Et vraiment oui, repart sa Révérence

Mise en garde !

Bon, cette perte de virginité pour les 14-15 ans est fortement réprouvée de nos jours. On ne peut donc pas la promouvoir. Et le fait que ce soit notre « édifiant » La Fontaine qui ait écrit cela n’excuse rien. Sans anachronisme, cela fait quand même bien sourire.

Le film châtie les méchants et récompense le gentils à la fin.


Considéré comme un sommet du kitsch le film vaut bien son 7/10.

https://en.wikipedia.org/wiki/Tod_Slaughter

https://en.wikipedia.org/wiki/Marjorie_Taylor

https://www.micheloud.com/fxm/Lafontaine/commentl.htm

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