Avis film. This is Hel. Lenkowsky sale gueule alcoolique. Kowalczyk jeune homme trouble. 4/10

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Hel est un thriller maladroit, prétentieux et pesamment emberlificoté.

Philip Lenkowsky a vraiment une sale gueule. Il y a fort à parier que ce presque sans-dent, fortement décati, sévit dans bon nombre de rôles, en tant que rebut idéal dans nos sociétés. Un monstre pareil doit être tout aussi difficile à trouver qu’un top model. Donc on se sert de ce dracula-frankenstein à toutes les sauces. Ces piroguis sanglants à la mode de Biłgoraj ne sont pas vraiment comestibles.

Quand deux réalisateurs-scénaristes, Katarzyna Priwieziencew et Pawel Tarasiewicz, ne voient pas plus loin que le bout de leur nez… ils prennent pour héros un écrivain hanté par la page blanche… tout comme eux ! Cette autarcie endogène est un mauvais présage.

Et donc ils fabriquent ce Jack Lenkowsky, qui aurait été jadis un écrivain américain célèbre, qui a brûlé la chandelle par les deux bouts. Et là il ne lui reste rien, à part un alcoolisme quasi terminal et un maigre pécule. Bâtir sur un déchet n’augure rien de bon.

Le voilà donc réfugié, bien au froid, dans le trou du cul du monde ; il s’agit de la bien nommée péninsule de Hel, dans une tragique Pologne, qui ne doit pas voir beaucoup de touristes (surtout après ce film).

Cela permet à nos concepteurs sans imagination de se faire à bon compte une Highway to Hell. Ils pensent qu’avec ce pitoyable jeu de mot, le climat est campé.

On s’emmerd*** au village. La saison est passée. Les manèges sont à l’arrêt. Il ne reste que de désespérantes roulottes, plus crades les unes que les autres. L’une est occupée par le gardien Kail (Marcin Kowalczyk) et l’autre par notre pauvre Jack. C’est moche à se flinguer.

Kail arrondit ses fins de moins en jouant d’un détecteur de mensonge, dans un sinistre bouge où sévissent quelques Go-Go girls. Il traque le mensonge et provoque plutôt des scènes de ménage.

Mensonges ? Ce qui nous ramène à cet organe qui est la meilleure et la pire des choses (L*** – Wikisource). Indice !

Deux de ces filles vont jouer un grand rôle. Celle qui est limite DLC et l’autre une jeunesse, ma foi pas si mal.

  • Katarzyna Paskuda est la plus jeune, la plus fraîche. Elle est vraiment séduisante. De quoi en faire une victime idéale.
  • Malgorzata Krukowska n’était pas moche dans le temps. Mais là avec une chirurgie plastique exagérée et des lèvres trop gonflés au collagène, cela en devient presque effrayant. D’ailleurs le dialoguiste met en scène ce loupé. Et puis le scénario débordé finit par l’achever. Bon débarras !

Et puis, il faut forcément qu’il se passe quelque chose. Ici des crimes avec arrachage de la langue. Et on voudrait nous occuper en faisant osciller systématiquement les doutes entre ce Lenkowsky à gueule d’assassin et ce Kail à gueule d’ange. Vous avez une chance sur trois (ehehe !). Le suspense alternatif est loin d’être folichon.

Pour forcer le trait et compliquer inutilement l’intrigue, on comprend à demi mot, que le livre qu’écrit Lenkowsky traite justement des évènements, soit qu’il les commente, soit qu’il les anticipe. Indice ! Le scénario dans le scénario ; un classique tout pourri de ces thrillers miteux.

J’étais un peu (beaucoup) distrait à la fin, et je n’ai pas toujours suivi tous les rebondissements. Et pour tout dire, que le coupable soit le jeune Kowalczyk ou le vieux Lenkowsky, ou bien les deux, je m’en contrefiche.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Highway_to_Hell

https://www.imdb.com/name/nm0501951

Photo Sławek – licence Creative Commons Attribution

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