Ce Storia di vacanze est assez malsain. C’est sans doute voulu en partie mais cela traduit aussi un inconscient scabreux. La faute est entièrement le fait de Damiano et Fabio D’Innocenzo qui sont à la fois, frères jumeaux, scénaristes et réalisateurs. Ces gaillards de 32 ans sont bien jeunes. Et le manque d’expérience et de vécu se sent. On dirait un « devoir » de fin d’études, d’une école de cinéma. Ils auraient du davantage travailler en amont, plutôt que de nous infliger ce pensum.
Sans que cela soit explicite, il y règne une ambiance qui frise avec la pédophilie. La caméra est bien trop complaisante, à « caresser » ces gamins. Et puis ces adultes qui sont au lit avec des enfants… c’est on ne peut plus limite. Je ne pense pas pourtant avoir l’esprit mal tourné. Et vis à vis des flirts avec l’immoralité, tant que cela reste à l’écran, je pense pouvoir pratiquer une défense élastique.
Ce qui n’arrange rien c’est que l’action est constellée de feed-back. Le chemin devient si tortueux, qu’il perd beaucoup de crédibilité.
La moulinette scénaristique veut que tous les adultes soient pervers et/ou méchants. Ce cheminement systématique devient très artificiel. On a même l’impression que ces deux enfants morts, ne le sont que pour dramatiser un scénario soporifique. Et que si les réalisateurs avaient pu en tuer d’autres, pour maintenir l’intérêt du spectateur, ils ne s’en seraient pas privé.
Bref, j’ai détesté ce long métrage.
Qu’il ait reçu l’Ours d’argent du meilleur scénario en dit long sur l’état pitoyable de la critique européenne.
D’ailleurs je ne comprends pas que les « juges » français du cinéma, n’arrivent pas à être plus fermes et plus mordants, quand on leur inflige cela. Ils ne rendent pas service aux spectateurs en se tortillant avec des formules vaseuses, qui ne laissent pas filtrer qu’au final c’est juste un mauvais film :
« la froide vengeance des enfants dans un monde de brutes » – « Dans ce monde d’adultes ultranévrosés et rageux qui s’effondre sur eux, les enfants paraissent les seuls animés d’une lucidité désespérée » – « Ce curieux film, maîtrisé dans sa mise en scène mais complaisant dans sa noirceur, s’intéresse au mal qui germe à bas bruit dans la banalité… » – « “Storia di vacanze” surprend en drame à hauteur d’enfants » – « Car la chorale des frères D’Innoncenzo est certes cynique, mais surtout diablement bien ficelée. On devine ici les contours d’une tragédie contemporaine comme le cinéma italien en produit si bien. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Storia_di_vacanze
https://fr.wikipedia.org/wiki/Damiano_et_Fabio_D%27Innocenzo
