Avis film : Vive la France. José Garcia, Michaël Youn, Isabelle Funaro, Ary Abittan. 3/10

Temps de lecture : 3 minutes

On pensait tenir un Borat français, mais on est loin du compte ! Le film emprunte à tout va et se lance aussi dans les auto-références, mais sans le « bonheur » escompté. Mon dieu que c’est prévisible et plat !


Ce film tourne un peu autour de cet exotisme de pacotille, dont on est supposé se moquer au comptoir ou dans dans les réunions de famille avinées.

Le scénario bricolé est proprement catastrophique ! Le deuxième degré ne suffit pas à une telle entreprise. Là il aurait fallu monter encore quelques étages. Vu de si bas, cela tourne à l’humour potache et/ou beauf.

Un humour suranné, principalement de type moqueur de minorité, comme le montre nos deux compères gros lourds à moustache.

  • Que le Taboulistan soit le vrai découvreur du taboulé, ne fait pas se taper spécialement les cuisses ; surtout dans la répétition du « gag ». Idem pour l’aspiration forcément terroriste de ces crasseux du désert.
  • Que les femmes de ce pays arriéré soit systématiquement frappées lors d’une danse folklorique et en toutes circonstances, n’est pas une invention géniale et ne dégaine pas non plus l’effervescence féministe. On est plutôt dans un glauque entre-deux.
  • Que le chirurgien se trompe et prélève un rein au lieu de réparer une cloison nasale, n’a pas l’effet hilarant escompté. Cela fait un million de fois que la blague est éventée.
  • La mise en avant du je-m’en-foutisme français, du farniente associé à des grèves et des congés sans fin, n’a pas valeur de légitime dénonciation et ne fait pas rire plus que cela. En tout cas, comme c’est présenté ici.
  • La balade des deux zozos chez d’hideux naturistes, n’a pas le poids de la visite du gendarme de Saint-Tropez.
  • Qui peut encore faire une scène « rigolote » avec un frêle Taboulistannais pris en sandwich entre deux rugbymen ? Je pense que même Benny Hill n’en était plus là.

C’est en fait un conformisme humoristique affligeant avec sa revendication feel good basée sur l’éloge des terroirs et l’apologie détournée de supposées traditions. Un comique fortement répétitif qui ne dépasse pas le niveau du coussin péteur.

Certes on visite du pays : Saint-Cirq-LapopieMonpazierVilleneuve-sur-LotMarcilhac-sur-CéléAmbialet. Mais cela ne vole pas plus haut que les produits de pays des grandes enseignes.

  • « Reflets de France » chez Carrefour, « Nos régions ont du talent » chez Leclerc, « Saveurs d’autrefois » chez Casino ou « Le Savoir des saveurs » chez Système U

Un scénario pourri et des acteurs ridicules.

Mais où est passée l’inventivité de Michaël Youn, acteur, scénariste et réalisateur ! On serait tenté de le renvoyer chez lui en lui disant : Fous ta cagoule ! Le Fatal Bazooka ne tire plus très loin.

José Garcia ne fait pas mieux, mais lui est juste un acteur ici. On peut lui pardonner.

Isabelle Funaro se prend très au sérieux dans son rôle de belle pimbêche et je doute que cela soit un travers volontairement mis en avant par le réalisateur. Sa proposition d’un ménage à trois – vendu comme une spécialité française – avec les deux arriérés ne semble pas crédible du tout, si l’on considère le côté propre sur soi de cette bobo surfaite.

Ary Abittan est assez crédible en fils de dictateur sanguinaire. Il n’était pas alors dans la tourmente judiciaire pour viol.


Et forcément la Tour Eiffel est sauvée. En tout cas en 2013.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Borat_(film)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Micha%C3%ABl_Youn

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vive_la_France_(film,_2013)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ary_Abittan

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