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Merci à MuseumTV de nous servir de tels mets. Les sportifs affirment métaphoriquement « se régaler », « déguster »… mais La Bonne Peinture qui « nourrit » est bien là.

Lorsque l’on observe une de ces grandes peintures « torturées », dont on sait qu’elles ont été conçues par des esprits « malades », passagèrement ou définitivement, on est frappé par leur puissante unité. Cela vaut pour Van Gogh, Bacon… mais aussi Schiele, Klimt.

L’âge d’or.

Ces artistes dissociés, soit de l’intérieur, soit par un environnement hostile, tendent inconsciemment à rassembler ce qu’ils peignent dans un mouvement unificateur commun. La nature, le décor, les objets, les êtres semblent liés par le même puissant ciment vital. Les tableaux sont totalement identifiables, car ils sont créés, avec cette équation cachée là. On pourrait dire qu’ils rassemblent ce qui est épars. Un projet néguentropique qui est le grand dessein de l’humanité. Avec ce mélange primordial il est plus près de Van Gogh que de Bacon.

Même un village peint par Gustav Klimt agrège l’environnement et les maisons dans un même élan, une même dynamique. Alors que dans la stricte réalité « photographique », c’est la disparité et la discorde qui dominent. Il en est de même avec ces portraits, où le fond, les vêtement et les êtres se confondent avec des teintes, comme l’or, qui transfigurent la réalité. Le détail et l’ensemble sont à égalité. Ce qui est une des caractéristiques des artistes « fous ».

Unité et Sécession.

Egon Schiele est un pote à Gustav Klimt. Ils ont même partagé le même modèle, la même maîtresse. Mais Schiele diverge de son ami, en ce sens qu’il paraît bien moins optimiste. Son espace est plus désuni que celui de Klimt. Il y a certes une nette tentative de convergence, qu’on peut appeler le style. Mais ses sujets semblent toujours près de craquer de l’intérieur. En ce sens il est plus Bacon que Van Gogh.

Le sexe, explicite ou non, est au centre du projet. Ce qui ne doit pas nous étonner puisqu’il est la ligne conductrice de la vie, de la naissance à l’érotisme fécond jusqu’à l’extinction. Une fresque en découlera chez Klimt.

Et maintenant ?

Ils me font bien sourire ces suiveurs de la modernité. Des artisans qui pensent avoir trouvé un « truc ». L’essentiel pour eux étant de se distinguer de la masse des autres ouvriers de la peinture. Egon Schiele et Gustav Klimt, comme Van Gogh et Bacon couchent ce qu’il y a de plus profond en eux car c’est vital. On ne peut pas être un vrai artiste à moins.