Avis. Le Fils de personne. Résumé. Mauvais mélodrame. Carrare. Rosay, Sanson, Nazzari, 4/10

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Le Fils de personne est un de ces films bateaux, d’inspiration romantique, et qui encombraient les écrans dans les années 50. C’est la mise en scène du combat très formaté du vice contre la vertu, avec toutes les outrances possibles entre ces deux pôles. Indignez-vous ! nous recommandait le chevalier blanc Stéphane Hessel. Beau fond de commerce !

Mais avec le recul ces mélos faciles ne passent plus.

Yvonne Sanson et Amedeo Nazzari représentent le classique couple empêché d’une bergère et d’un prince. Débarrassé de la transposition antique, on a un jeune comte et une petiote qui n’est que la fille du gardien de la carrière de marbre.

L’aristocrate Nazzari est forcément très bon. On le montre et le remontre en train de plaider pour ses ouvriers. Et la Sanson a le cœur sur la main. Elle transpire de gentillesse et d’abnégation au point que cela en devient dérangeant. En tout cas pour un public de maintenant. Elle n’est pas du genre à s’inscrire chez les #MeToo. Ah ça non ! Plutôt se morfondre en silence et attirer ainsi la sympathie des spectateurs captifs.

Le petit complexe industriel, sis à Carrare, est gouverné de mains de fer par notre Françoise Rosay ! Mais celle qui est la mère d’Amedeo est bien moins efficace que feu son mari. Et pour tenter de maintenir à flot l’entreprise en perdition, elle se contente d’harceler les ouvriers, de les mettre en danger, et de réduire les dépenses. Amedeo est lui un « moderne ». Il ne voit que l’investissement dans de nouveaux outils pour s’en sortir. Et il s’acharne à neutraliser les mauvaises décisions de sa mère. En attendant les clients désertent. Les délais ne sont plus respectés.

Le cadre est bien une mine de Carrare. D’ailleurs il eut été idiot de tenter de faire des décors en carton, pour de tels volumes.

  • On perd donc un sujet de rigolade, avec de blocs qui auraient pu rebondir, comme les colonnes antiques dans les péplums.

Dans les films de cette époque on ne disait pas les choses franchement. Yvonne Sanson et Amedeo ont bien forniqué ensemble, même si les scènes de baisers sont très chastes. Le côté charnel ne fait pas de doute, lorsqu’on apprend qu’Yvonne Sanson attend un enfant.

La Rosay, secondée par le violent et dévoué contremaître Folco Lulli, vt ourdir un complot contre la très innocente, voir angélique, Yvonne. Le solide gaillard va kidnapper le gosse. Un incendie fortuit est instrumentalisé pour faire croire que le bébé est décédé. La mère anéantie ira au couvent! Rien que cela !

Le « kidnappé » n’est pas mort. Les méchants l’ont casé dans une pension où il est moqué car le Fils de personne. Bon, je vous épargne tous les rebondissements pourris. Le petit deviendra grand, apprendra la vérité, mais n’en sortira pas pour autant.

On a donc là tout le panel émotionnel des histoires qui font pleurer les simples. Lesquels ne voient pas toujours qu’il s’agit avant tout d’un scénario hydrophile facile (larmoyant).

Le scénario est issu d’un livre avec de nombreux remake. C’est déjà consternant en soi. A force d’en rajouter tant et plus, on est totalement hors sol. Qui peut encore marcher de nos jours ?

Les acteurs sont plutôt bons. Mais peine perdue, ce film est réellement insoutenable. Les critiques étaient déjà désastreuses à l’époque. Et bien entendu le public a adoré.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Fils_de_personne

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