Prisonnière du Caucase soviétique, Natalia Varley jeunesse communiste. Chourik. 5/10

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Contrairement à ce qu’il paraît, on ne peut pas dire que « La Prisonnière du Caucase ou les Nouvelles aventures de Chourik » soit un film simple et « innocent ». Au sens politique du terme.

Il faut lire entre les lignes. Le paradis communiste à la sauce paysanne et caucasienne, ce serait une sorte de mini-société apaisée où seules compteraient les amourettes et le respect somme toute facile des objectifs.

La bonne humeur est obligatoire, comme dans toutes les sectes et toutes les sociétés dominées par l’idéologie. On voit bien au-delà de ces sourires forcés qu’on est en plein d’un conte pour enfants. Les méchants sont des petits combinards sans envergure et qui sont facilement jugulés par le pouvoir local (et central de ce fait). Le ” bien ” l’emporte à la fin, sans que le système soit le moins du monde menacé.

La toute mignonne gymnaste de cirque Natalia Varley  passerait presque pour une gamine. Mais en fait elle a 20 ans en vrai et donc elle est en âge de se marier. Mais comme dans un film d’Ozu, elle s’oppose aux vieilles traditions du mariage arrangé.

Chemin faisant, elle tombe sur Alexandre Demianenko, un jeune homme de la ville, qui fait la collecte des vieilles traditions. Les dirigeants du village sont flattés et commencent par lui enseigner l’art des « toasts ».

Il est rapidement bourré, ce qui lui fait gagner des amitiés mais lui fait perdre de la lucidité. Soit dit en passant, c’est ça la réalité du paradis communiste, des hommes qui se saoulent par dépit, ennui et absence de perspectives individuelles. Ils ne sont pas forcément motivés par l’idéal du sourire forcé et des grimpettes (irréalistes) des chiffres de la production.

Un homme mûr bien placé voudrait que la coquine Natalia lui tombe tout rôti dans le bec. Il ne faut pas compter sur elle pour cela. Il envisage donc de la kidnapper, comme on le faisait jadis en mettant tout le monde devant le « fait accompli ». Mais pour de vrai, pas pour un simulacre ritualisé.

Alexandre qui n’a pas compris grand chose, va se prêter au jeu anthropologique qu’on lui propose, pensant enrichir ainsi sa collecte de folklores. Mais la belle pensera que ce jeune tente de la forcer. Elle est secrètement déçue, car elle avait un penchant pour ce jeune « savant ». Mais elle espérait une drague plus moderne.

Les gentils vont se rendre compte de l’arnaque et vont tenter s’échapper. Cela donne lieu à des poursuites incessantes et des chutes, façon films muets, avec des voitures de la belle époque.

Malgré tous les efforts des Pieds nickelés, là on s’endort vraiment. De manière générale, les gags sont très mauvais. Et seule la présence aguicheuse de la fausse naïve Natalia Varley sauve le film.

Ironie de l’histoire, il y a un passage dans un hôpital psychiatrique où l’on confirme sans hésiter un diagnostic de folie fabriqué de toutes pièces par les responsables malveillants de la communauté. La fiction rejoint certaines réalités de cette époque épouvantable.

Ce n’est pas peu dire, que c’est un film « soviétique ». D’ailleurs pour mieux flatter cet idéal féminin représentée par Natalia, on s’empresse de préciser qu’elle fait partie des Jeunesses Communistes.

Et dire que ce fut un des longs-métrages préféré des Russes. Les pauvres n’avaient vraiment pas de quoi se mettre sous la dent, dans ces temps de censure forcenée.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Natalia_Varle%C3%AF

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Prisonni%C3%A8re_du_Caucase_ou_les_Nouvelles_Aventures_de_Chourik

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