Milo Rau a réalisé une prouesse. Il a transposé dans ce palot film/documentaire, l’expression « s’écouter parler ».
Ce récit pitoyable de « toutes les misères du monde » se permet d’emprunter des séquences à Pasolini. Crime de lèse-majesté. Ces activistes de la caméra ne sont que des pilleurs de tombeaux.
Il faudrait parce qu’il parle la pauvreté et du marasme, sous un angle vaguement chrétien, qu’on se prosterne devant de si belles consciences. Il ne suffit pas de défendre une cause pour forcément faire une bonne œuvre. L’histoire est pleine de ce genre de contresens.
On nous fait le coup de l’actualité de Jésus. Il ne serait jamais loin de la désespérance humaine et aurait clairement choisi son camp. En clair Jésus serait marxiste. Le contraire est vrai. La doctrine marxiste est para-chrétienne, à ceci près quelle base tout ou presque sur les rapports de force. Alors que l’église croit plus aux vertus de l’amour. En tout cas c’est ce qu’elle prétend.
Bien entendu on compatis avec la « Rivolta della Dignità » ? Qui ne le ferait pas. Mais vous m’excuserez, je ne donne pas dans ce travestissement, j’ai mes œuvres.
On doit les compter sur les doigts d’une main, ceux qui osent critiquer aussi vertement ce film.
Si vous voulez vraiment quelque chose de bien, préférez l’original de Pasolini :
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27%C3%89vangile_selon_saint_Matthieu
