Avis négatif. Totò diabolicus. Mouton à 5 pattes + 1. Comédie dépassée. 4/10

Temps de lecture : 3 minutes

Il y a quelque chose de suranné dans ce monde du cinéma, où les acteurs et les réalisateurs souhaitent qu’on les appelle juste par leur petit nom. Il s’accroche à cela car ils espèrent que cela devienne un grand nom qui se suffise à lui même. C’est très old school et je ne pense pas que dans les années 60, cette attitude menace toutes les autres vedettes à l’affiche.

Ici c’est Totò que l’on connaît bien sous ce vocable simple et le metteur en scène Steno qui pour la plupart d’entre nous est un parfait inconnu.

N’en rions pas, on a cela chez nous avec Fernandel, Gabin et quelques autres.

Totò diabolique est une comédie classique dont l’astuce consiste à faire tourner plusieurs personnes d’une même famille par un seul acteur. On pense décliner ainsi tous les traits habituels de sa personnalité. En général ce ressort flatteur est divertissant. Il ne s’agit que de servir un artiste connu, en montrant toutes les facettes possibles de son jeu. Mais cet exercice reste pas mal cabot.

Nous avons Fernandel pour 5 rôles dans Le Mouton à cinq pattes de 1954. Et dans ce Totò diabolique de 1962, les auteurs ont surenchéri in extremis en rajoutant un sixième membre. Roger Moore (Lord Brett Sinclair), dans un des épisodes de Amicalement vôtre, a fait une prestation multiple analogue. Il joue plusieurs membres de sa noble famille lui aussi.

Totò a certes une multitude de rôles, mais en réalité il fait toujours à peu près la même chose, avec simplement des déguisements différents. Qu’il soit un bandit, un aristocrate, un nostalgique fasciste, un prélat ou une vieille femme lascive, il s’énerve toujours de la même manière. Et ce sont pratiquement toujours les mêmes gags. Il hurle et n’entend rien.

La comédie se base bien trop sur la répétition. C’est éprouvant. C’est même fatiguant à la longue et franchement on a qu’une envie c’est que ça cesse

Totò est un bouffon à la Buster Keaton mais son surcroît d’expressivité découle de son caractère latin. Au total, l’effet de contraste entre une sorte de morgue agitée et le comique de situation est le même. Le comique de Toto c’est le comique de la farce c’est-à-dire que tout premier niveau de l’humour, tout en bas de l’échelle.

Le film Toto diabolicus a un scénario tellement fabriqué, qu’au bout d’un moment on n’a plus envie de chercher à comprendre. La trame parodique vise les films policiers à rebondissements, avec comme clowns blancs, les inspecteurs. Mais il cherche à faire rire aussi, avec le ridicule des Fantômas costumés à l’ancienne.

Par désœuvrement, j’ai cependant regardé jusqu’au bout. Mais franchement, je le regrette.

Ce qui ce qui sauve les mauvais films italiens, ce sont les belles femmes. Mais ici il n’y en a pas tellement ; juste les deux versants habituels de la féminité bien de chez nous, soit la brune coquine et la blonde plus rangée. Beatrice Altariba n’est pas la comédienne que je préfère. Il y a de la triche avec la consonance latine du nom de cette authentique française. Et Nadia Sanders, Miss Floride, est bien trop américaine pour moi. Il m’aurait fallu au moins une Paola Pitagora pour pardonner au film.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tot%C3%B2_diabolique

https://fr.wikipedia.org/wiki/Steno_(r%C3%A9alisateur)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tot%C3%B2

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Mouton_%C3%A0_cinq_pattes

https://it.wikipedia.org/wiki/Nadine_Sanders

https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9atrice_Altariba

Envoi
User Review
0% (0 votes)

Laisser un commentaire