Avis. Poetry. film (2010) Lee Chang-dong réalisateur. Yoon Jeong-hee actrice. Poésie, Viol, Suicide, Alzheimer. Corée 8/10

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Avis Libre Critique :

« Il pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville … » donne ceci en coréen : « 그는 내 마음에서 울고있다. 마을에 비가 내리면서… » – Vous m’accorderez qu’on a beaucoup perdu dans cette traduction mot à mot.

C’est pourquoi une partie du film, qui repose sur des traductions de poèmes coréens, nous échappe définitivement. Y compris, et c’est bien dommage, la lettre d’adieu finale.

Mais en passant outre ce barrage de langue, en faisant une mise entre parenthèse de notre relative incompréhension, il reste un film de grande qualité.

La réalité et la poésie.

A noter que cette histoire serait basée sur un vrai fait divers.

Ici la poésie propre à ce récit, bataille donc avec des réalités souvent médiocres. Et même ceux qui cherchent à s’élever par le lyrisme des mots, peuvent parfois être bêtes et triviaux. Ce qui donne de forts contrastes au film et donc beaucoup de vigueur.

On est frappé par une certaine difficulté des uns et des autre à donner leur point de vue directement. Ceci pourrait favoriser une prédisposition métaphorique et poétique.

Il y a un message politique au sens large, à peine caché dans ce film. Laissons la parole à l’auteur :

“L’idée, c’est aussi de montrer comment la souffrance d’autrui peut télescoper nos existences banales. Au début du film, des patients, parmi lesquels la grand-mère, Mija, regardent la télévision dans une salle d’attente. Le journal montre une femme palestinienne pleurant son fils mort. Cela n’a l’air de toucher personne. Puis, Mija quitte la clinique et tombe sur une mère en pleurs, qui a perdu sa fille. Peut-être commence-t-elle à se sentir plus concernée…” en-coree-du-sud-le-scenario-de-poetry-a-obtenu-la-note-zero

L’excellente comédienne Yoon Jeong-hee tient le rôle. Elle réalise une très belle synthèse aux contours changeants. La maladie lui donnant paradoxalement un certain recul.

La réalisation de ce sujet difficile est remarquable. Malgré toutes les pénibles circonstances, il n’y a pas un gramme de pathos.

Et donc, on peut le dire, ce « poetry » est une véritable poésie. Ce haïku de 140 minutes passe très vite. On ne peut que saluer et remercier le réalisateur scénariste coréen Lee Chang-dong pour sa délicatesse et son efficacité. Il a ici le soucis du particulier, ce qui pourrait surprendre chez un ancien ministre de la culture.

https://www.lesvoixdelapoesie.com/poemes/il-pleure-dans-mon-coeur

https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-neurodegeneratives/article/la-maladie-d-alzheimer

https://fr.wikipedia.org/wiki/Poetry

https://www.lemonde.fr/festival-de-cannes/article/2010/05/20/poetry-un-pied-dans-la-poesie-l-autre-dans-le-sordide_1360318_766360.html Une vision assez convaincante de Jean-Luc Douin, qui ne se laisse pas abusé par les ors de Cannes.

https://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/08/24/en-coree-du-sud-le-scenario-de-poetry-a-obtenu-la-note-zero_1402151_3476.html En Corée du Sud, le scénario de “Poetry” a obtenu la note “zéro”
Entretien avec le réalisateur de “Poetry”, Lee Chang-Dong

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lee_Chang-dong

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