Avis. Résumé. Infiltré à Auschwitz LCP. Pilecki. Tortionnaires communistes et nazis 8/10

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On sait maintenant pas mal de choses sur les camps de concentration.

Et c’est surtout grâce à des témoignages comme ceux de cet infiltré volontaire, l’officier polonais Witold Pilecki.

Le puzzle de l’horreur est à présent quasiment reconstitué.

Ce furent d’abord des sortes de camps de redressement de plusieurs niveaux d’intensité, dès l’avènement d’Hitler.

On y a rajouté des camps de prisonniers au départ de la guerre, avec là aussi des degrés selon les origines.

Et enfin ce furent d’authentiques camps de la mort, dont certains ont permis la progression dans le massacre méthodique, par retour d’expérience et d’expérimentation.

L’abjection a connu des paliers croissants. Jusqu’à la débandade finale qui a connu le pire.

Et on retrouve cela dans les récits qu’on a pu nous transmettre.

Auschwitz I fut un camp terrible dès le début. C’est là que fut enfermé notre véritable héros.

Les slaves, les juifs, les tziganes… étaient considérés comme des sous-hommes par le régime nazi. Les conventions internationales ne pouvaient s’appliquer à ce « bétail ».

On connaît bien la banalité du mal avec ces petits comptables et autres administratifs du crimes.

Mais il y avait aussi du « Mal » le plus assumé. Un officier SS d’un bâtiment au nombre honni, se ventait d’avoir tué plus de 350 personnes intra muros, en une journée, avec un pistolet muni d’un silencieux. Les « anecdotes » sont nombreuses sur ces assassinats sommaires. Les bourreaux sadiques ont vite compris qu’ils pouvaient donner libre cours à leurs pulsions criminelles.

Les Kapo recrutés parmi les prisonniers n’étaient pas en reste. D’autant plus qu’on exigeait d’eux du rendement dans les exécutions. Un Kapo qui partait le matin au « travail » avec 100 personnes et qui ne revenait pas avec moins de 90 personnes, était mal vu. Il risquait sa peau pour ne pas avoir assez exigé de ses esclaves. C’était facile d’évaluer la performance et les « planqués ». Si certains ne maigrissaient pas assez vite, c’est qu’il y avait un loup.

Les premiers gazages au zyklon B ont eu lieu dans les caves d’un baraquement. Il était temps, car le moral des bourreaux déclinait. Il fallait qu’ils se protègent mentalement. Et pour ce faire ils ne devaient pas agir eux frontalement. Le passage par les chambres de « douche » mettait de la distance.

Les Polonais politisés avaient la double peine, en tant que slave et en tant qu’élites dans les anciens temps. La plupart de ceux qui avaient eu des responsabilités ont été pourchassés. Pas question de laisser les anciennes hiérarchies en place.

Auschwitz II, Birkenau, était un énorme centre destiné à l’origine aux prisonniers de guerre. Mais rapidement le commandement en plus haut lieu a compris qu’on pouvait en faire la plus redoutable usine de mort.

Ceux qui arrivaient en meilleure santé et étaient capables de travailler dur avaient un léger sursis. Il fallait livrer de la main d’œuvre aux puissantes usines de Monowitz-Buna, Auschwitz III

Witold Pilecki était un battant et une personnalité très croyante et très engagée. Cela lui a donné l’énergie de faire passer ses témoignages, de créer une organisation clandestine interne au camp et de s’échapper in fine. Une destinée dont on peut vraiment dire qu’elle est exceptionnelle. Le mot est singulièrement faible. On devrait parler de miracle plutôt.

Ce lanceur d’alerte ne pouvait rester silencieux. Lorsque les soviétiques ont pris possession de la Pologne, il a fallu encore qu’il témoigne contre les exactions et les injustices. Cela lui a coûté la vie. Il a été fusillé en 1948 suite au verdict d’un tribunal communiste.

Cette alliance entre les bolcheviques et les nazis a permis le dépeçage de la Pologne en 1939. Et là avec le destin tragique de Pilecki, on se rend encore mieux compte des similitudes et de la continuité, dans la pratique de ces deux idéologies.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Witold_Pilecki

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Infiltré à Auschwitz, documentaire de Ted Anspach et Maya-Anaïs Yataghène (Fr., 2021, 52 min)

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