Avis téléfilm Maigret – Cremer. Jeumont, meurtre de première classe. 7/10

Temps de lecture : 3 minutes

Le Jeumont, 51 minutes d’arrêt est une nouvelle de 1936, publiée en 1944. Le titre s’est transformé en « Un meurtre de première classe » pour ce téléfilm de 1999.

  • Dans la version tchèque cela donne « Vražda v kupé první třídy » / « Meurtre dans un compartiment de première classe » – (coproduction Ceská Televize)

Personnellement je ne vois pas le mal à réinterpréter les livres anciens. Si c’est fait avec tact et intelligence, cela peut même apporter beaucoup.

Le réalisateur Christian de Chalonge s’en sort très bien. C’est l’époque tchèque de ces films. On y retrouve des décors qui font penser à ce pays et des personnages du train international, qui sont nommément tchèques. Ils n’ont pas à faire semblant.

Jeumont est une petite gare de province. Elle existe pour de vrai à la frontière franco-belge. C’est la zone où officie le jeune Alexandre Brasseur / Lachenal. Et donc forcément il y a meurtre. L’inspecteur débutant déduit que le coupable est forcément dans le train.

Les 51 minutes ne sont pas celles de l’enquête mais celles de l’arrêt obligé lors du passage d’un pays à l’autre, à l’époque. Les passeports sont rassemblés.

Le jeune Brasseur est quand même un peu perdu par une si grosse affaire, d’autant plus qu’un consul et son secrétaire sont bloqués dans un wagon de suspects. Ils râlent et promettent d’en appeler en haut lieu.

Maigret vient en aide. Le plénipotentiaire et son second sont libérés. Mais leurs gros bagages restent.

Les meurtres dans un train, lorsqu’ils donnent lieu à un scénario, mettent généralement tout ce petit monde clos, en cause. C’est bien la raison de ces drames ferroviaires. Et bien entendu, ils ont tous un petit ou un grand jardin personnel, qu’ils ne veulent pas voir foulé par les godillots des enquêteurs.

Et donc ça défile, sans que nous ayons tous les outils pour arriver à la vérité. Simenon nous balade. C’est de bonne guerre.

Comme pour un cluedo, je vous donne quelques indices : aiguille de broche, coussin avec fermeture éclair, Vermeer… et la solution n’est pas celle du Crime de l’Orient-Express.

***

Dans le film, Hélène de Saint-Père / Lena Leinbach est une aventurière qui a connu un passé difficile. Elle a été tondue à la libération. Elle fornique allégrement avec un autre passager dans un wagon du coin plein de paille. L’actrice décédera à 58 ans.

  • Tiens tiens, ce thème de la tonte, visiblement décalé, nous rapproche de l’encore chevelu mais suspect Simenon – nous sommes en 1936 – mais la publication date de cette fameuse année 44 – m’étonnerait pas qu’il ait de l’indulgence pour elle et par voie de conséquence, pour lui – Il nous a fait le coup avec « Inspecteur Cadavre. Maigret, Simenon, Cremer, indulgence coupable » de 1944, où il laisse libre le coupable.

Veronika Varga donne une interprétation relativement anodine. Mais du fait de la possession d’un grand livre d’affiches au contenu plus que suspect, elle sera mis sur le grill. Morte jeune également (54 ans).

François-Régis Marchasson nous fait un secrétaire un peu trop pressé. Il part avec son ambassadeur consul dès que possible. On sent que Simenon n’aime pas cela. Mais ce n’est pas lui qu’on mettrait en tête de liste. Et puis quand même, Alexandre Brasseur / Lachenal nous a promis que le coupable est encore dans le train ! Faudrait pas que Bruno Cremer ait toujours raison.

François Caron n’est qu’un suspect de plus.

Christian Pereira est un notable et donc il ne faut pas le chatouiller. Criminel pour autant ?

Une jolie jeune femme non créditée semble vraiment tchèque. Qui est-elle ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeumont,_51_minutes_d%27arr%C3%AAt

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https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pisodes_de_Maigret_(1991-2005)#%C3%89pisode_31_:_Un_meurtre_de_premi%C3%A8re_classe

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