Avis. The Grand Tour. Colombie. Clarkson, Hammond et May. Photographes philosophes. 8/10

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En 2015, l’incontrôlable Clarkson a été viré de Top Gear sur la chaîne de la BBC. On nous a raconté que c’était pour une histoire de sandwich, mais le contentieux était bien plus important. L’émission la plus regardée du monde, s’asseyait carrément sur la bien-pensance et peu étaient épargnés. Et bien entendu il y a eu de francs excès… mais ce n’est que de la liberté d’expression. Ils n’ont jamais mis leurs menaces à exécution.

A partir de 2016, nos Pieds nickelés surdoués ont tenté de prolonger leur succès dans The Grand Tour, une série très chère, soutenue par Amazon, mais dont on parle moins. Question de réseau de distribution ? Lassitude ?

Je me doutais bien qu’ils ne resteraient pas les les bras ballants. Déjà par fierté. Mais il était clair que les médias étaient étrangement silencieux sur cette résurrection. Au point que je les ai cru « morts ».

Quoiqu’il en soit, c’est toujours du grand spectacle. Et nos humoristes continuent à nous emmener partout dans le monde. Clarkson continue à dire tout haut ce que certains pensent tout bas. Bien entendu ses positions tranchées nous font rire mais fâchent pas mal de monde. Il a ses têtes, comme pour la marque Peugeot qu’il déteste.

Les épisodes de l’émission Top Gear sur la chaîne de la BBC, qui vont de 1988 à 2015, et ceux du Grand Tour qui suivent dans un autre contexte, sont excellents pour la santé mentale des téléspectateurs. On peut du génie de nos lascars Jeremy ClarksonRichard Hammond et James May. Voilà l’arme antiwoke absolue. Une justification en soi des bénéfices libertaires du Brexit.

La version actuelle de Top Gear, où notre trio de choc est absent, est décourageante de conservatisme, de manque d’humour incisif et de sa faible concentration en réelle imagination.

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Laissons parler Prime video :

(rappelons le rôle de Jeff Bezos dans le retour en grâce du trio) :

« Dans un épisode spécial, Clarkson, Hammond et May parcourent la Colombie à bord d’une Jeep Wrangler, d’un pick-up Chevrolet Silverado et d’un 4×4 Fiat Panda alors qu’ils tentent de capturer des images de haute qualité d’animaux intéressants pour les utiliser comme nouveaux écrans de veille d’Amazon. des paysages, des périls extrêmes, des passe-temps étranges et même de vrais animaux en cours de route. »

Je rajoute ceci. Nos humbles explorateurs, pourtant pourvus de téléobjectifs incroyables, n’ont ramené que des images minables. Elles défilent dans le générique final et c’est une franche rigolade. Mais peut-être que nous nous moquons de nous-mêmes. Ces touristes qui vont enquiquiner leur entourage dans l’équivalent des séquences de diapos de jadis.

Leur mission est réelle avec un certain nombre d’animaux à photographier. Mais le contrat ne dit pas dans quel état ils doivent être. Après un périple hallucinant dans la sierra à des hauteurs de mont-blanc ne parvient pas à localiser un seul vautour. Par contre Hammond pensera avoir fait le nécessaire en prenant le cliché d’un oiseau écrabouillé et peu reconnaissable, une fois de retour dans la plaine. Ce flirt linguistique « au pied de la lettre » est délicieux. Il faut être philosophe pour apprécier. Cela le nouveau Top Gear ne l’a jamais compris.

Ce ne sont pas tellement de voyages touristiques dont il s’agit. Mais de séjours en absurdie. Il faut faire le tour du monde, pour commencer à se rendre compte de cette vérité qui nous habite.

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