L’analyse commune voudrait que le peuple français ait encore des faiblesses pour le faste et l’esprit royaliste. Soit, cela se défend et même se démontre.
Mais il n’y a pas que nous qui soyons concernés. Que dire des révérences des Américains pour leur dirigeant suprême et tout le décorum ? Leur cinéma se garde bien d’enfreindre ces règles tacites de représentation. Ce point est développé ailleurs :
https://librecritique.fr/presidents-au-cinema-roi-de-france-et-des-etats-unis-films-ancien-regime/
Venons en au film. C’est une banale histoire de trahison en haut lieu, qui menace directement le président ; David Rasche . Tout le monde doutera de tout le monde, comme il se doit. La musique nous impose un rythme cardiaque élevé. On n’a pas le temps de réfléchir. On est toujours a bord du précipice. C’est ce qui plait ?
- Il en est de même pour la médecine d’urgence telle qu’elle est représentée au cinéma. Ce n’est pas le diagnostic serein et posé qui convainc mais l’exercice le plus acrobatique possible, la sentence miraculeuse qui se résume en une phrase péremptoire. Bref on aime la prise de risque, ce qui d’ailleurs est un contresens en médecine.
Il y a un justicier qui sera accusé à tort mais qui se montrera bien entendu le meilleur à la fin. En clair, alors que tout l’accuse, il sauvera in extremis le monarque. La réhabilitation se fera dans une musique triomphale des plus classiques, les serviteurs ayant les doigts sur la couture et le regard dirigé vers le drapeau strippé et étoilés.
Voilà c’est à peu près tout. Ah si, j’oubliais. Pour égayer la chose la première dame aura eu dans le passé une idylle avec ce gardien dévoué. C’est quand même Michael Douglas et Kim Basinger ! Difficile de ne pas faire autrement. Mais comme on ne peut pas être « cocu » dans la fonction suprême, on en restera désormais aux approches et à la connivence amicale. Michael ne peut pas être un mauvais homme, on dit ici que c’est lui qui a sauvé le président Ronald Reagan lors de la fameuse tentative d’assassinat. Je ne savais pas que cet acteur c’était illustré comme cela. Son père Kirk avait affronté le capitaine Némo. Bon sang ne saurait mentir.
Kiefer Sutherland et Eva Longoria seront de fins limiers au service de la cause. Kiefer sera nécessairement ambigu, mais juste ce qu’il faut. C’est un gentil finalement. Là encore c’est une affaire de famille, Donald Sutherland le père étant quand même plus dans les rôles comme-ci comme-ça. Eva est une Desperate Housewives agissante et autonome comme d’habitude.
Le film n’est fait que d’excitation malsaine de nature très artificielle. Qui ment qui dit la vérité, on va voir cela au polygraphe de Marston. Cheap thrills.
Le Mal est montré dans des messages presque subliminaux. On devine des écrits en arabe. On est 5 ans après le 11 septembre.
Vous connaissez ma générosité ? Je vais vous dispenser de vous taper tout ce film navrant. Les coupables sont joués par Ritchie Coster et Martin Donovan. On dit merci qui ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/William_Moulton_Marston
https://fr.wikipedia.org/wiki/Eva_Longoria
https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Sentinel_(film,_2006)
- Michael Douglas
- Kiefer Sutherland
- Eva Longoria
- Kim Basinger Première dame des États-Unis
- Martin Donovan
- Ritchie Coster
- Clark Johnson
- Gloria Reuben
- David Rasche président des États-Unis