Cendrillon aux grands pieds. Jerry Lewis contre le féminisme. Conte inversé. 4/10

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Le titre américain Cinderfella, justifie que notre Jerry Lewis se nomme Fella dans le film en V.O., en anglais. Il est Fada dans notre VF, ce qui procède de la même logique.

Ce long-métrage de 1960 est produit par Jerry Lewis mais réalisé et co-scénarisé par Frank Tashlin. Le comique a participé à la rédaction et à l’édification des gags, bien entendu.

Avec notre gugusse, c’est toujours un peu la même chose. Des prestations comiques hors normes mais assez répétitives d’un film à l’autre. Un peu comme les clowneries des Marx Brothers.

  • Le morceau de jazz reste un bon moment de mime.

Le fond est généralement assez démagogique. C’est le business de la dénonciation de l’oppression des tous petits. On peut compter sur le lot d’indignations que cela risque de provoquer dans le public, bien qu’on prenne soin d’atténuer le côté désagréable par le rire.

De toute façon, le réveil du harcelé trop gentil, menera à la victoire finale, ce qui est réconfortant pour les plus humbles. Un tel sursaut ne manquera pas de se produire. Merci pour ces peu coûteux lendemains qui chantent ! Traduction : Jerry confisque donc la princesse à la fin.

La trame est en effet celle de Cendrillon, mais avec inversion des sexes. Le personnage de Cendrillon est presque un homme, en la personne du relativement asexué Jerry Lewis. Plutôt un enfant attardé. La fée qui le « parraine » est un homme, le curieux Ed Wynn. Il a deux frères tyranniques en lieu et place des deux méchantes sœurs bien connues. La belle-mère honnie, interprétée par Judith Anderson, reste une femme elle.

Ce Jiminy Cricket magicien a été désigné par le grand coordonnateur, pour briefer Jerry, afin qu’il venge les hommes ordinaires. On va inverser certaines proportions pour contrer ce féminisme exagéré.

En effet, depuis que les femmes cherchent le Prince Charmant, elles délaissent le tout venant, soit vous et moi. Or il n’y a qu’un noble éveilleur de belles endormies. Donc tous les hommes, sauf un, sont frustrés. Et je ne parle pas du dispendieux cheval blanc, préférant le cheval cabré rouge.

Le fil suit grosso modo l’histoire bien connue de Charles Perrault, qui a été triturée en tant que Cinderella (1922) par Disney. On retrouve donc la classique mauvaise compréhension de ce qu’est une pantoufle de vair (Fourrure d’écureuil), prise pour une version en verre (ouille le pied !).

Le film n’a pas engrangé assez de recettes pour pouvoir amortir les dépenses de la Jerry Lewis Production.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cendrillon_aux_grands_pieds

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cendrillon

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ed_Wynn

https://en.wikipedia.org/wiki/Chrysler_Imperial_Parade_Phaeton

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