Countdown to 1989 : chute du mur de Berlin. Documentaire sérieux et captivant. 8/10

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Ce compte à rebours semble inspiré d’une autre série, La Minute de vérité (Seconds From Disaster). Aucune raison de leur en vouloir. Cette méthode sacralise une sorte de déterminisme implacable, mais qui subit les soubresauts de l’histoire. Cette mise en perspective n’est pas déplaisante. Au contraire elle renseigne en permanence sur l’imminence de « l’instant décisif », qu’est ici la chute véritable du mur de béton / rideau de fer.

Ce mur devait tomber car le système communiste se révélait pourri.

  • Pas que cette version ait été particulièrement propice à une supposée dénaturation, mais plutôt parce que cet énième avatar d’un paradis à venir sur des bases d’inspiration christique, était en soi vouée à l’échec. L’hypothèse d’un homme parfait débarrassé des contingences de l’histoire, n’a aucun sens. Son absolutisme est voué à l’échec, comme tant d’autres monomanies idéologiques.

Tous les contemporains de cette époque se souviennent d’où ils étaient quand l’épisode ultime est survenu.

  • J’étais dans un train à disserter avec une « ancienne » que je ne connaissais pas. Elle me dit alors en substance cette pensée prémonitoire : « ne vous réjouissez pas trop de ce qui arrive. Le monde, en l’absence d’ennemi désigné, va être déboussolé. Cela ne se passera pas si bien que cela »

Le documentaire est bien fait. Il montre plusieurs des mécanismes qui ont contribué à cette impensable issue. Personne ou presque ne pouvait imaginer qu’un système si verrouillé s’écroule ainsi comme un château de carte.

Il y avait bien sûr la perversion des chiffres, le contraste entre le bonheur proclamé et la réalité de terrain. La vérité sur le goulag et autres entreprises de soumission à mort.

Mais la Stasi et autres organes de surveillance et de répression étaient sensés veiller au grain. A l’Ouest on pensait que la citadelle était ultra solide. Même Mitterrand avait des doutes « après » la chute.

45 ans après l’Allemagne bientôt réunifiée faisait peur.

Fait déterminant, Mikhaïl Gorbatchev avait rendu leur liberté aux états satellites. Le grand frère allait laisser faire. La Hongrie, la Pologne et la Tchécoslovaquie en ont profité.

Les Allemands de l’Est voyaient ce qui se passait dans le « monde libre »voisin. Les frontières ont fini par se desserrer déjà à l’intérieur du complexe soviétisé. Des pays limitrophes ont rendu leur « rideau » plus poreux. La colère d’un peuple tout entier (sauf collabos) a fini par tétaniser les instances dirigeantes. Moscou n’a pas su réagir.

Le 7 novembre commémoration pompeuse des 40 ans de la RDA.

Et puis, dans cette RDA, une fois le sénile Erich Honecker lourdé, ses successeurs qui tentaient de maintenir le système antérieur, se sont pris les pieds dans le tapis.

Le 9 novembre, Günter Schabowski se fait piéger par un journaliste à la télé, il annonce que les gens peuvent aller et venir à leur guise… « immédiatement ». Les Allemands ne se le font pas dire deux fois. Ils se précipitent au frontière. La police est rapidement incapable de les contrôler. La digue a cédé. Le processus est irréversible. Des contacts ont lieu avec le maire de Berlin Ouest. Il est consterné d’apprendre que rien n’est préparé pour cette immense vague de passage de la frontière.

Le 11 novembre, le mur cède totalement. Les images passionnent la terre entière. Tout le monde (ou presque) pleure de joie.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chute_du_mur_de_Berlin

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