Critique film, La Mandarine. In bed with Murray Head. Molinaro, clichés, paresse et inconsistance. 4/10

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Critique sévère mais juste. Le ton est faussement gai et encore plus affecté que bêtement enjoué. Ce qui avec le recul des années finit par ressembler à autant de rictus. L’histoire qu’on nous balance sans ménagement, est banalement copulatoire et sans intérêt. Cela permettait de se donner un genre affranchi à l’époque.

Ce film témoigne de la fainéantise de ces années là. En parallèle avec les années de plomb, on devrait les nommer les années de plume.

La réalisation de Édouard Molinaro se montre étrangement faiblarde et mal ficelée. Le jeu superficiel des acteurs n’arrange rien. Pitoyable distanciation. C’est un mélange de vieilles gloires et d’acteurs prometteurs.

Dommage car les acteurs auraient mérité mieux, que la vaine agitation qu’on leur a imposé :

  • Annie Girardot me crispe toujours un peu, c’est sans doute parce que je l’ai vu en mauvais état vers sa fin aux Bains Douches, mais ici elle demeure acceptable.
  • Il n’y a jamais rien à reprocher à Philippe Noiret et cela en devient agaçant. Pourquoi ne pas lui mettre sous le nez (posthume) ces quelques mauvais films où il s’est fourvoyé ?
  • Madeleine Renaud a rarement perdu son panache. Dommage de se compromettre ici !
  • Marie-Hélène Breillat était une de ces petites fiancées de la France. On dit pudiquement qu’elle a souffert d’une grave maladie. Elle était l’épouse de Molinaro, le réalisateur de ce film, dès sa date de sortie 1972 ! D’où la caméra amoureuse. Quasi vingt ans de différence, mais cela ne me choque pas. Son rôle est inconsistant.
  • L’anglais Murray Head est un beau garçon qui est la vedette américaine. Il trouble ces dames et en profite. Mais dans ce jeu classique de séduction de la maisonnée, il n’égale pas du tout le Terence Stamp de Theoreme -1968 de Pasolini. Surtout une question de scénario, car le chanteur acteur n’est pas mauvais en soi.

La musique et le style d’habillement des années 30, façon Cotton Club ou Comic Strip / Bonnie and Clyde (Serge Gainsbourg) étaient des constantes de l’époque, mais ce faux style piano bastringue et charleston est à présent très daté. Je n’ai jamais compris cette mode.

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Mandarine

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