Cuirassé Bismarck coulé. 24 heures. Documentaire animalier. Mort à l’esprit munichois. 7/10

Temps de lecture : 3 minutes

La méthodologie de cette série sur les mésaventures des navires de guerre, empreinte largement à son homologue sur les catastrophes aériennes ou autres, comme La Minute de vérité ou les diverses occurrences des « Countdown to Disaster ».


C’est une posture commode, puisqu’elle décuple l’adrénaline au sujet d’un drame clairement annoncé. La tension ne peut qu’augmenter fur et à mesure qu’on voit se profiler l’inéluctable. Là on nous laisse 24 heures, ce qui est généreux. Mais rassurez-vous ce compteur à rebours sait accélérer quand il faut. Il n’est pas homothétique.

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Le documentaire s’aide de belles représentations cinétiques 3D. Il le fait sans excès et pour la bonne cause pédagogique. Les images réelles sont rares et imprécises.

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De notre point de vue confortable, sur un bon fauteuil devant un écran géant à LED haute définition, on est frappé par le caractère « animal » des combats.

Le grand mâle dominant, c’est le Bismarck, indiscutablement. Les alliés reconnaissent aisément sa supériorité. Il a porté un coup fatal au croiseur de bataille Hood, qui était un autre carnassier avide de fer. Il y a de le revanche dans l’air. Et puis ces vaisseaux veulent défendre le ravitaillement des USA vers la Grande Bretagne. Les narines frétillent de part et d’autre.

Le Bismarck sera attaqué par une meute multiforme au milieu de l’Atlantique. Des plus petits vaisseaux que lui, mais en nombre, se dresseront contre lui et tenteront de lui mordre la gorge. Mais souvent ils se contentent de s’en prendre aux mollets.

Et puis un porte avion anglais qui va considérablement aider à affaiblir la grande bête. Une fois le gouvernail bien abîmé par les tirs aériens des Swordfish, notre grand fauve devient un animal blessé. Plus dangereux dans son combat jusqu’à la mort, mais plus fragile, en raison de son impossibilité de s’échapper ou même de se diriger un peu.

Malgré cela, le Bismarck fortement blindé tient bon, contre toute attente. Il doit couler, car sa remise en forme porterait un tort considérable. Et là on ne peut constater que les dures lois de la guerre. On se fiche des nombreux morts allemands, l’essentiel est de gagner.

Et une fois que le Bismarck s’est tu, mais n’a pas encore sombré, se pose la question du repêchage des Allemands, dans leur sauve qui peut. Une grande loi de la guerre est formelle, on doit porter assistance… sauf si on se met soit même « en danger ». Même l’aumônier du vaisseau amiral anglais tente d’implorer la grâce du capitaine pour ces pauvres hères. Neni ! Les U-boots vont arriver, on est donc « en danger », on laisse tomber les nageurs épuisés. 2100 morts quand même !

La  Kriegsmarine avait réclamé le sacrifice de leurs soldats. Elle est servie ! Le couillon de capitaine du Bismarck s’est fendu d’un message radio de « longue vie à Hitler » avant de mourir.

Cette mise à mort aurait eu le mérite de faire cesser la destruction des navires commerciaux entre les États-Unis et l’Angleterre. Eh oui, qui veut la paix, prépare la guerre et ne craint pas de déclencher la riposte. Mort à l’esprit munichois !

Les Britanniques ont de quoi être fiers car ils ont réalisé cet exploit seuls. L’Amérique qui n’était pas encore en guerre se sera incitée à rejoindre le camp anti-Hitler, grâce à cette démonstration là.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bismarck_(cuirass%C3%A9)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Unterseeboot

https://www.cairn.info/le-xxe-siecle-ideologique-et-politique–9782262042370-page-379.htm

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