Veuve joyeuse. Von Stroheim mauvais réalisateur, mythomane, rêves aristocratiques. 5/10

Temps de lecture : 2 minutes

Sujet traité en une introduction suivie de deux parties.

Introduction :

L’opéra La Veuve joyeuse de Franz Lehár est déjà bien tarabiscoté. Il doit son succès à son titre provocateur et à sa musique. Mais je doute que le livret soit si porteur que ça. D’ailleurs il ne s’agit que d’une adaptation de Victor Léon et Leo Stein d’une pièce de d’Henri Meilhac, « L’Attaché d’ambassade » (1861).

Et d’adaptation en adaptation, on finit par s’égarer largement. Il reste quelques traces « françaises » de la comédie très Second Empire, dans le film dont on cause ici, comme ces références à Maxim’s, le climat de fête somptuaire, et la prise relative de pouvoir de la bourgeoisie sur l’aristocratie désuète. Des sortes d’années folles, avant la lettre.

Mais pour le reste, on n’a fait que transposer cela encore davantage dans un royaume d’opérette loufoque. Il faut dire que est fasciné par la noblesse et le décorum, il s’intitulera lui-même comte Eric Oswald Marc Hans Carl Maria von Stroheim und Nordenwall. Retenez votre souffle !

Dans ces réalisations, il y a souvent de telles références et ce jusque dans les titres : mariage de prince, Queen Kelly … Le Prince Ottokar dans La Symphonie nuptiale, Le comte Franz Maxmilian dans Les Chevaux de bois, Le comte Karamzin dans Folies de femmes ça frise l’obsession.

Alors qu’il descend de gens ordinaires. Ses parents, Benno Stroheim et Johanna Bondy, n’ont pas de particule.

On peut reconnaître du flair politique à Erich von Stroheim puisque ce juif austro-hongrois a fui très prématurément (1909) ce monde qui allait être absorbé par les nazis. Bien qu’engoncé dans une posture aristocratique qui se veut très européenne, notre von Stroheim n’a tourné qu’aux USA. Il est donc un réalisateur et acteur américain.

Il sera moins visionnaire avec le cinéma, quoiqu’on en dise. Déjà, il n’a pas bien géré le virage du parlant. Et puis ses réalisations sentent la naphtaline. Les poses des acteurs sont ultra classiques, même pour 1925. Figurez vous qu’en 1930, on en sera déjà au moderne Ange bleu de Josef von Sternberg. En cinq ans, il y a un bond qualitatif immense. Pour mémoire dans la même Amérique Le Chanteur de jazz, film sonore, date de 1927.

Revenons à La Veuve joyeuse (film, 1925) :

Erich von Stroheim avec son look coincé, constipé et hiératique à la Karl Lagerfeld, n’est pas du genre à aimer les familiarités. Pourtant il faut bien passer par là, afin de lui dire son fait en toute camaraderie, tout en lui montrant une certaine sympathie.

Erich tu es un acteur souvent convaincant, mais un réalisateur assez médiocre. Ton film est affreusement daté. Les mimiques sont celles d’un autre âge et le scénario que tu as choisi n’est pas le bon. Enfin le film est atrocement long.

Fin de l’introduction.

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Veuve_joyeuse_(film,_1925)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Erich_von_Stroheim

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Veuve_joyeuse

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