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C’est Blake Edwards qui réalise Darling Lili. Et donc on a droit à de belles images Technicolor, une parfaite simplicité des plans et une approche bien construite. Mais le concepteur de Diamants sur canapé, La Panthère rose, La Party, n’apporte pas ici cette touche d’humour bien personnel qui a fait son succès.

Et puis quel supplice que ces chansons de Julie Andrews ! Le fait qu’elle ait été son épouse n’excuse rien, bien au contraire.

Les couplets mollassons avec cette musique daube, envahissent quasiment chaque scène. Ce qui devrait être à la gloire de Henry Mancini, se révèle totalement inepte et soporifique. Qui donc peut aimer cela ? Et puis c’est la Claque en permanence. Le réalisateur et sa femme à la ville, semblent s’applaudir eux-mêmes.

Le coup de la traîtresse Mata Hari, qu’on pourrait croire capable de se retourner dans tous les sens, et dans ses missions et sur le lit, ne tient pas debout, dans la formulation présente. Les scénaristes font leur possible, en y mêlant de la jalousie pour expliquer ses énormes faiblesses, mais cela ne marche pas.

Soit on est un agent double puissant et inoxydable, prêt à coucher avec tout le monde. Soit on est une frêle jeune femme susceptible de se faire piéger par le premier Rock Hudson venu ; lui même éminemment double dans sa vie privée.

Franchement, elle n’a pas de flair notre My Fair Lady / Mary Poppins.

Vous voulez le fond de ma pensée ? Je n’aime pas cette andogyne / prognathe au sourire figé.

D’ailleurs à mes yeux, ce Rock Hudson, en costume militaire trop propret, comme s’il était à la parade chez les Village People, est déjà très « suspect » de jouer sur deux tableaux. On craint à tout moment qu’il nous chante l’air de La Grande-duchesse de Gérolstein : Ah que j’aime les militaires !

Avec ce Rock Hudson ambigu, il n’y a que Michel Legrand qui doit être content. Il était là lui aussi : « Special French Lyrics Translations by Danielle Mauroy and Michel Legrand »