Comme je l’ai dit dans la critique de La loi de la montagne (1919) un personnage de cinéma m’a marqué tout particulièrement. C’est Le chien.
Un chien intemporel, c’est à dire un être qui a toujours la même façon d’être avec nous, à travers tous les âges de notre espèce.
Ce qu’on pense être un comportement personnalisé, une affection réciproque, qui serait due à nos mérites, n’est qu’un schéma figé, qui est certes adapté, mais qui ne dépend pas vraiment de nous.
Il nous fait la fête, à nous comme à tous les autres, pour les siècles des siècles. Mais qu’est-ce que cela veut bien vouloir dire ? A part, « je sais que vous les humains vous êtes mortels, alors que moi le suis Le chien, pour toujours ». « Vous me trimballez maintenant dans vos engins roulants, flottants, volants. Vous m’avez même envoyé dans l’espace. Et je suis la permanence personnifiée. Je vous fais confiance à jamais ».
Il pourrait être le mien, le tien, le votre. C’est le même qui a accompagné les hommes préhistoriques et mêmes ceux d’avant. Vu d’ici, il a cent ans, mais il n’est pas différent de celui qui fréquentera nos successeurs dans 100 ans, dans 1000 ans, voire plus. Il a été là avant nous et il pourrait nous enterrer, nous les humains.
C’est juste un point fixe, un repère qui ne bouge jamais. Il n’y a que notre regard qui puisse changer. Cela donne à réfléchir. Il n’est pas étonnant que des animaux qui nous soient proches aient été considérés comme symbolisant des divinités.
Demain les chiens est un petit clin d’oeil au titre d’un fameux livre de SF de Clifford D. Simak (1952) où les chiens dominent désormais les hommes. Les pauvres en sont réduist à se tenir aux pieds du fauteuil du bienveillant canin. Une belle hypothèse de travail philosophique.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Demain_les_chiens
