Elle cause plus, elle flingue. Pire cinéma français, années 70. Audiard réalisateur. Girardot paumée. 4/10

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1968 a rendu le gros du cinéma français, paresseux et superficiel. Et ce farniente inconsistant perdure en 1972, date de sortie de ce navet.

Michel Audiard est un dialoguiste extraordinaire, mais il faut d’autres qualités pour faire de la réalisation. En tentant d’occuper ce créneau bizarre mi-surréaliste, mi-drolatique et mi-poétique (*) Audiard n’a pas réussi une bonne mise en scène. Noblesse oblige, il y a quelques bonnes tirades, mais pour le reste, cela fait rafistolé. On est frappé par le manque d’intelligence du projet. Alors que je suis un fan quasi inconditionnel d’Audiard jongleur de mots, je suis consterné par ce qu’il fait là.

  • Annie Girardot n’est guère crédible en patronne d’une entreprise de recyclage de ses victimes. Et puis ses tenues oldies / cotton club sont tellement représentatives des tendances vestimentaires de l’époque, qu’on peut penser maintenant que ce sont des caricatures.
  • Bernard Blier nous fait un de ces flics tortionnaires, tel que l’esprit soixante-huitard les voyait. Ce regard qui se voulait éclairé et avant-gardiste, a monstrueusement vieilli. Les autres flics sont très bêtes, comme il se doit, toujours selon la doxa émergente. On en est encore là maintenant, avec les papys qui font de la résistance, comme le Mélenchon du jour.
  • Maurice Biraud ne dure pas longtemps. Pas de quoi le mettre au générique. Il termine dans la fameuse broyeuse qui crée de juteuses reliques.
  • D’autres carrures sont venus tenter de secourir Audiard :
  • Dont un Roger Carel peu visible (mais il est vrai que c’est sa voix de doublage qui compte pour la plupart d’entre nous)
  • Un Jean Carmet qui nous bassine en minable et dont le rôle est pitoyable, et ce dès le premier degré. Affreux, sales et méchants viendra quelques années plus tard, mais c’est le même décor bidon, bidonville. On peut y rajouter un peu de cette Soupe aux choux à venir (1981)
  • Darry Cowl nous fait un commissaire libidineux totalement manipulé par Girardot ; son seul mérite est de s’agiter dans tous les sens, au point que je le voyais bien mourir d’une crise cardiaque, mais c’est la cigarette qui l’a emporté.
  • Michel Galabru comme Blier est capable d’interpréter de nombreux rôles. Quasi n’importe quoi et bien entendu ici c’est n’importe quoi… mais avec talent.
  • André Pousse fait partie des décors Audiard. Avec sa morgue, il semble toujours dans le même rôle. Le positionner en tant que majordome anglais est une autre de ces conventions de l’époque.
  • Dans cette ère reculée para Woodstockienne, cela devait faire bien d’avoir un beatnik de la côte ouest dans l’équipe. C’est ce christique Charles Southwood qui s’y colle (d’os) – Ce beau gosse est un homme potiche. Il ne fait pas mieux que dans ses Western Spaghetti.
  • Daniel Prévost ferme la marche. Il ne donne pas ici son meilleur.

La critique est assez communément réprobatrice. Il ne devait pas y avoir assez d’argent pour les soudoyer cette fois.

(*) vous aurez remarqué que trois « mi » cela fait beaucoup.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Elle_cause_plus…_elle_flingue

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