Enfants courage. Anton et les jeunesses hitlériennes. Documentaire Zirzow. 8/10

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En dehors de quelques films qui traitent accessoirement le sujet, il y a peu de documentaires exhaustifs de cette qualité. En 2019 Matthias Zirzow réalise une habile reconstitution, d’un des rares foyers résistants à l’embrigadement nazi, avec au centre le petit Anton tiraillé par l’époque. Ce serait une histoire vraie, issue d’un journal intime.

Ce gamin est attiré par le décorum et la chaleur d’un camp de jeunesse hitlérienne. Les jeunes gradés lui semblent sympathiques et compréhensifs. Mais son père tente de le dissuader à tout prix. Mais le jeune s’obstine et lui ressort les arguments d’ordre, d’autorité et de futur glorieux, que ses camarades lui ont inculqué.

Il va se passer de l’autorisation de son père, s’achètera le costume qu’il convoite en volant l’argent, et s’enrôlera de son propre chef.

L’encadrement comprend que le paternel est hostile. Il lui fait la pression, en lui signifiant qu’en s’opposant il risque de ne plus avoir de travail. Le père craque et finit par signer le document d’autorisation.

Au début le gamin se plaît beaucoup dans cette ambiance para-militaire. Outre la reconnaissance, il y voit une certaine liberté. Il finit par scander comme les autres, des slogans antijuifs et autres messages de haine.

Mais il va être profondément troublé, en se rendant compte que sa meilleure petite amie est juive et qu’il est sommé de faire choix. Elle et ses parents sont pourchassés et trouvent un refuge provisoire chez le père du nazi en herbe.

Anton désarçonné se confie à son responsable nazi. Celui-ci fait mine de le comprendre mais s’empressera de contacter la Gestapo.

Le jeune a fait ainsi une faute capitale, puisque non seulement les juifs risquent d’être pris mais son père passera pour un complice.

Le gosse comprend enfin et craque. Il demande pardon à son père, qui lui ne le juge pas : « tu n’es qu’un enfant, ce n’est pas de ta faute »

A l’époque l’inscription aux jeunesses hitlériennes n’était pas encore obligatoire. Et il est donc très touchant de voir ce petit progressivement absorbé par un système, qui finit par l’enfermer. C’est un autre versant de la fascination exercée par le nazisme (cf Semprun). Et d’ailleurs la leçon va bien au-delà, puisque le même schéma va s’appliquer à toute la population allemande.

D’autres épisodes suivront avec d’autres personnages. Et l’ensemble retracera ce qu’il est advenu à bon nombre d’enfants. Un savant enchaînement chronologique nous amènera avec eux jusqu’au front.

A noter l’utilisation judicieuse de maquettes et de soldats-jouets pour recréer certaines scènes comme pour

A noter l’utilisation judicieuse de maquettes et de soldats-jouets pour recréer certaines scènes comme pour

A noter l’utilisation judicieuse de maquettes et de soldats-jouets pour recréer certaines scènes comme pour la Nuit de Cristal.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeunesses_hitl%C3%A9riennes

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