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Michael Peterson est un romancier-journaliste incroyablement doué. Il est intelligent et malgré ses efforts, cela se voit clairement tout au long de ces épisodes. Sur ce plan, il sait se faire le plus discret possible. Il a fait fortune grâce à sa capacité à écrire de bons scénarios. Et il est clair qu’il en a fait de même dans sa vie, en infléchissant le cours de choses, selon son bon vouloir, et de manière calculée.

J’ai connu dans ma vie de ces personnes qui ont toujours quelques coups d’avance et qui ne sont pas très ancrés dans le présent. Il émane d’eux quelque chose de troublant. Et en fait ils font un peu peur. Ils sont malins et distillent des réalités, savamment mélangées à des hyperboles. On ne sait pas très bien sur quel pied danser avec eux. Et d’ailleurs c’est le but.

Littéralement, on lui reconnaît l’invention d’un passé militaire glorieux, des mensonges et au moins un homicide pénalement (plaidoyer d’Alford).

Il s’est attribué des faits d’armes militaires et des blessures qui en fait avait été causées par un banal accident de voiture au Japon. Il y a pas mal de petites choses comme ça, qui font de lui un menteur.

Par ailleurs, il est lié à une autre affaire, celle d’Elizabeth Ratliff, dont on a cru d’abord que la mort était accidentelle sur terrain de maladie à potentiel hémorragique. Fait troublant, ce drame est également survenu dans un escalier.

Il s’est transformé en homicide après une seconde autopsie. A noter que cette exhumation de 2003 a été demandée dans le cadre de la mort suspecte de Kathleen Peterson. La justice, qui y voyait d’étranges coïncidences, a eu raison de revoir tout cela.

Cette dernière histoire est moins connue puisqu’elle démarre en Allemagne, en 1985, et qu’elle semblait vénielle. Cela se passait donc bien avant la grande affaire qu’on connaît. Cette Ratliff était une femme qui lui était proche. Michael Peterson a été la dernière personne à l’avoir vue vivante.

Les époux Peterson ont adopté Marguerite et Marthe les deux filles d’Elizabeth Ratliff. La défunte Kathleen Peterson avait une fille à elle, Caitlin qui s’est également retrouvée chez le couple Peterson. Clayton et Todd étaient les fils du premier mariage de Michael et de Patricia Sue Peterson. Ils ont divorcé en 1987.

Caitlin étant administratrice de la succession de sa mère, elle a déposé plainte au civil contre son beau-père Michael en 2002 – une affaire de 25 millions de dollars, qui a fait l’objet d’un accord ! Mais d’où sortent donc ces sommes astronomiques ?

Malgré sa curieuse bonhommie, il a clairement des casseroles dans son dos.

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Dans le deuxième cas d’escalier maudit de 2001, c’est sa femme qui est morte de manière très étrange au bas des marches. Il a été condamné à la perpétuité dans un premier temps.

Ce qu’on dit rarement aussi c’est que le couple n’allait pas si bien que cela. Et puis, il y a comme si souvent aux États-Unis, une police d’assurance importante qui aurait pu aussi jouer un rôle clef. 1,5 million de dollars ce n’est pas rien.

Par la suite, lui et ses avocats n’ont pas cessé d’explorer toutes les failles possibles. Il a même été question d’un hibou qui aurait provoqué les lésions inexpliquées sur la victimes. Cela n’a pas suffit à ébranler la justice.

Mais grâce à d’énormes erreurs de l’accusation, dont un expert bidon, il a finalement obtenu la révision de son premier procès.

Pourtant il n’a pas pris le risque d’un deuxième procès et a opté pour le compromis ; avec le plaidoyer Alford qui fait qu’il est reconnu coupable, tout en le laissant clamer officiellement son innocence. Et on considère qu’avec les 8 ans qu’il a déjà passé en prison, on ne lui en demandera pas davantage.

A noter que dans le documentaire qui précède sa décision finale, il termine avec des pudeurs de gazelle, laissant sous entendre que lui “innocent” ne peut pas décemment demander le compromis Altford… ce qu’il fera quand même bien évidemment.

Plaidoyer d’Alford : C’est une particularité de la justice américaine qui fait qu’on est une sorte de coupable-innocent ou d’innocent-coupable mais qu’en définitive on est quand même libre grâce à un deal sur la préventive ou de la prison déjà faite. C’est aussi curieux pour nous que ne l’est l’innocence au pénal (pas d’unanimité) avec la culpabilité au civil (dommages et intérêts) de ces Américains. Confer les affaires Michael Jackson ou O. J. Simpson.

Plaidoyer d’Alford : plaidoyer de culpabilité avec une protestation simultanée d’innocence – Ce fait lorsque l’accusé « conclut que ses intérêts nécessitent un plaidoyer de culpabilité et que le dossier indique fortement sa culpabilité »