Films de casses et grands cambriolages. De Niro, Marlon Brando. 7/10

Temps de lecture : 4 minutes

Il y a quelque chose de déprimant dans ces films de grands cambriolages. J’approndis la réflexion initiée ici, mais je viens du lien suivant :

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On garde le fond alors qui a pourtant si mal vieilli. Au point qu’on dirait du mauvais Kabuki tant cela frise la caricature ; disons plutôt du Théâtre de marionnettes lyonnais pour ne pas fâcher nos Nippons.

Mais c’est lors de l’exposé de la quincaillerie artisanale que cela se gâte. Les outils chinois à bas prix ne nous impressionnent plus et ne tétanisent pas non plus les coffres forts.

La vraie médiocrité se cache dans quelques nouveaux gadgets-détails qu’on rajoute artificiellement ici ou là, pour tenter de raviver l’intérêt. Les modes passent et ce qu’on pensait pouvoir nous impressionner il y a dix ans nous fait doucement sourire. J’aime particulièrement le clapotis halluciné des claviers d’ordinateurs de l’époque ; avec ce mode texte et ces écrans ventripotents. C’est pas mal foireux et se résume à une compétition de dactylographie.

Le principe général de ces films est simple ; il faut maintenir un suspense permanent avec ce petit frisson de l’audace doublé de la délicieuse angoisse d’être pris à tout moment. En tout cas pour ceux qui s’identifient.

Le coup du perceur de coffre fort inspiré, qui a trouvé subitement la solution, ne fait plus illusion. On sait bien qu’à présent toutes les ruses, qui ne serait à la portée d’un seul individu, ont été épuisées. Il y a longtemps déjà que les grands vols ne s’opèrent plus ainsi mais par des piratages de données. Mais pour Enigma déjà, il a fallu outre Turing tout un staff.

Pourtant le professionnel Robert De Niro fait le malin en disant qu’il saura ouvrir le coffre en 15 minutes, bien que ce Fort Knox soit le dernier modèle réputé encore plus inviolable que les autres. Et désormais le grand public sait que le coffre peut se défendre lui-même des attaques en s’auto-vérouillant davantage lorsqu’on le brusque un peu.

On se doute que le « truc » de notre bandit aguerri ne va pas être folichon. Et en effet, envisager de faire sauter la lourde porte de l’engin en le gorgeant d’eau à partir d’une conduite ordinaire, puis en insérant une grenade, est totalement idiot. Vue la faible pression des conduites et la difficulté à faire un raccord parfaitement hermétique et résistant aux contraintes, cette technique n’a aucune chance d’aboutir. Comment peut-on prendre autant les spectateurs pour des imbéciles ?

Et je passe sous silence toutes les phases préalables, comme le brouillage des caméras, le cheminement un peu trop simple vers la zone largement protégée…

Alors que reste-t-il ? On a des histoires B qui se révèlent également ultra-classiques. On ne sort pas du catéchisme du genre – Voir la suite sur ce lien :

  • L’histoire du dernier coup
  • La problématique de la confiance, de la méfiance et de la trahison.
  • Le personnage du caïd emprunté au parrain avec de temps en temps le vrai Marlon Brando
  • Le geek !

Ces films se terminent comme tant d’autres œuvres peu intelligentes, en courbant l’issue dans des sens opposés, à plusieurs reprises, sur l’air du tel est pris qui croyait prendre. C’est une facilité de scénariste.

Donnez-moi un papier et un crayon et je peux vous multiplier les rebondissements, dans un sens comme dans un autre. La fin pouvant être heureuse ou non, pour les uns ou pour les autres. C’est aussi facile que de choisir le parfum d’une glace.

  • Moi j’aime bien le goût « Chocolat Ferrero Rocher » que je viens de découvrir (ceci n’est pas un placement de produit, mais une confession de péché véniel) – mais tout le monde s’en contrefiche. Ah si j’étais De Niro, mes choix seraient scrutés de près. Je lancerais même des modes.

Le rythme est soutenu, mais même pour un mal-comprenant qui ne vient chercher ici qu’une distraction cathartique au parfum adrénaline, plus de 2 heures c’est long !

Frank Oz n’est pas un grand réalisateur. Il a eu des rapports tumultueux avec Marlon Brando. C’est avant tout un marionnettiste. Il est la voix et l’homme qui se cache derrière la « poupée » Yoda de certains Star Wars. Ce dont on s’en fiche complètement, vu que la voix est francisée chez nous par un autre.

https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Score_(film)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_De_Niro

https://en.wikipedia.org/wiki/The_Score_(2001_film)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Frank_Oz

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