The Score. Oz, Brando, De Niro, Norton. Mauvais film de casse. 5/10

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Satanée routine de cinéma, quand il s’agit de nous immerger dans ce monde des casses ! Psychologie de cour de récré. Intrigue « technique » qui ne tient pas la route. Histoires B d’une nullité à faire pleurer. Il y a bien mieux à faire avec  68 000 000 de dollars.

Le vrai casse se situe là ; ceux qui sont susceptibles d’empocher la mise sont les producteurs. Ces bonnes fées ont d’ailleurs mis trois vedettes dans le berceau, à toutes fins utiles. Ils empochent leur cachet et ne sont jamais perdants de ce fait : 15 millions de dollars pour De Niro et « à peine » 3 millions pour la star déclinante Brando.

  • Mais cela fait bien longtemps que l’on sait que d’avoir De Niro sur l’affiche, n’est plus un gage de qualité. Mon dieu, qu’il en a fait des films « alimentaires » ! Pourtant le bougre est toujours étonnamment présent. On ne se lasse pas de le voir. Quel parcours depuis « You talkin’ to me? » de Taxi Driver. Les spectateurs que nous sommes sont bien faibles, puisque qu’on lui pardonne ses accidents de parcours. Mais on reste prudent et sélectif bien entendu.
  • Et sans doute qu’on a aussi attiré Marlon Brando en lui passant quelques liasses de billets verts sous le nez. Ce fut son dernier rôle au cinéma. Il nous quittera définitivement 3 ans plus tard. Qu’il est loin le temps de Un tramway nommé Désir, du Dernier Tango à Paris et même du Parrain !
  • Edward Norton est plus polyvalent et d’ailleurs il fait plutôt dans les seconds rôles. Il faut reconnaître qu’il donne un peu de peps au film.

Il y a quelque chose de déprimant dans ces films de grands cambriolages. J’approndis la réflexion sur le lien suivant :

Alors que reste-t-il ?

On a des histoires B qui se révèlent également ultra-classiques. On ne sort pas du catéchisme du genre :

  • L’histoire du dernier coup pour assurer une retraite heureuse. Avec bien entendu la compagne qui tente de le dissuader. Mais ici tout est bien, qui finit bien. On a déjà vu cela cent fois.
    • Et pour faire plaisir aux nouvelles règles woke d’Holywood, la dame sera une « colored people ». Et c’est Angela Bassett qui fait le job. Du coup je ne peux pas apposer le label “woke-free”. Et pour faire plaisir aux WASP c’est presque un mariage que De Niro lui propose à la fin. Amen.
  • La problématique de la confiance, de la méfiance et de la trahison. Le « petit » Edward Norton, dont bien entendu le fin De Niro se méfie (vu qu’il a lu le scénario jusqu’au bout), semble avoir toutes les qualités pour le coup. Il est d’ailleurs indispensable, pour amasser les informations, en se faisait passer pour un handicapé moteur cérébral. Il sera recruté par les bonnes âmes de la salle des trésors et pourra en tant qu’agent d’entretien basique et peu inquiétant, flâner à sa guise et faire les repérages. En plus il est malin. Par contre il est soupe au lait et ne pardonnera pas au boss De Niro de ne pas l’avoir accepté d’emblée. Nos gros durs, qui jugent au pif, ont des vapeurs.
  • L’obèse Marlon Brando a des formes non clairement délimitées, au point qu’on ne le reconnaît pas vraiment ici. Il joue une sorte de bibendum et parrain subalterne qui doit des sous, à plus gros (?) que lui. Il est donc le commanditaire du fricfrac. Bien qu’il ne bouge guère et qu’on ne voit pas trop ce qu’il apporte, il devrait toucher une très grande partie de la somme finale. De quoi éponger ses dettes mais surtout une question de vie et de mort. De grâce cher spectateur, que cela serve de leçon. On vous le dit depuis des lustres, dans pratiquement tous les films de bandits, ne demandez pas un service à la mafia ou à un de ses équivalents. Au minimum vous y perdrez un genou (fracassé à coup de batte de baseball) ou un doigt, une oreille, le zizi ?
  • Le geek ! En voilà un, bien schizoïde et qui vit chez maman. Ce cancrelat a tout ce que le cinéma de l’époque pouvait imaginer de ces « êtres » là. Quand on ne comprend pas certaines personnes super-intelligentes, faut-il pour autant en faire des sortes de zombies savants ? Même ce bon Elon Musk ou bien le Professeur Tournesol, tout aussi « bizarres » qu’ils soient, ont droit à plus de respect.
  • Les Français ! Ils sont là à chaque coin de rue. Et pour cause, l’action se situe dans un haut lieu de la francophonie, à Montréal. Et puis le sceptre tant convoité ferait partie du patrimoine français. Même un non-expert de chez nous voit bien que cette article serait plus à sa place en tant qu’arnaque aux Puces de Paris Saint-Ouen, que dans la main d’un grand roi hexagonal. Je passe pudiquement sur les aventures improbables de l’objet.

Le film se termine comme tant d’autres œuvres peu intelligentes, en courbant l’issue dans des sens opposés, à plusieurs reprises, sur l’air du tel est pris qui croyait prendre. C’est une facilité de scénariste. Donnez-moi un papier et un crayon et je peux vous multiplier les rebondissements, dans un sens comme dans un autre. La fin pouvant être heureuse ou non, pour les uns ou pour les autres. C’est aussi facile que de choisir le parfum d’une glace.

  • Moi j’aime bien le goût « Chocolat Ferrero Rocher » que je viens de découvrir (ceci n’est pas un placement de produit, mais une confession de péché véniel) – mais tout le monde s’en contrefiche. Ah si j’étais De Niro, mes choix seraient scrutés de près. Je lancerais même des modes.

Le rythme est soutenu, mais même pour un mal-comprenant qui ne vient chercher ici qu’une distraction cathartique au parfum adrénaline, plus de 2 heures c’est long !

Frank Oz n’est pas un grand réalisateur. Il a eu des rapports tumultueux avec Marlon Brando. C’est avant tout un marionnettiste. Il est la voix et l’homme qui se cache derrière la « poupée » Yoda de certains Star Wars. Ce dont on s’en fiche complètement, vu que la voix est francisée chez nous par un autre.

https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Score_(film)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_De_Niro

https://en.wikipedia.org/wiki/The_Score_(2001_film)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Frank_Oz

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