Galaxy Quest. Marteau de Grabthar. Convention de fans. Dialectique, réalité et fiction. 7.5/10

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Vous allez vous moquer de moi. Oui j’ai apprécié cette parodie efficace et un brin philosophique de Galaxy Quest.

Pour me justifier je dirais que ce long métrage bien conçu, pose des questions dans tous les plans. Comme pour ce versant psycho-sociologique avec question de l’héroïsme réel ou supposé et de la docilité des masses de « fans », lorsqu’on agite un beau hochet.

Mais il y a autre chose de bien plus conséquent, avec ce finaud jeu de miroirs, cette multiplication des plans et des points de vue.

A priori, les bons cinéphiles renâclent à aller voir ces substituts puérils de films de cape et d’épée, que sont les Space Odyssey.

L’idée est donc de commencer par jouer avec notre scepticisme bien naturel. Qui peut encore regarder de nos jours, ces œuvres galactiques faites de maquettes et de carton pâte, et où la psychologie est réduite à une misère.

Les auteurs nous placent donc dans la position du moqueur lucide. Et on s’en donne à cœur joie avec ces « conventions » ridicules, servies par des fans boutonneux et mises en place par des ramasseurs de pognon.

  • Star Trek en est bien sûr l’exemple rêvé, avec ses produits dérivés bassement mercantiles, dont des jeux, des masques, des panoplies, des figurines, des bouquins, des jouets et des bandes dessinées. Il y aura même des parcs d’attraction qui exploiteront la franchise.

On accepte de continuer ce film qui conforte notre supériorité d’êtres critiques.

Mais l’affaire prend une autre « dimension », quand parmi les fans se glissent d’« authentiques » extra-terrestres. Surtout qu’il ont eu la courtoisie d’adopter une forme humaine, en lieu et place de leur structure peu plaisante à tentacules. Ceux-là ont de bonnes intentions.

Ils sont venus implorer l’aide des participants de la série. De très loin, ils ont pris les rites télévisés de Galaxy Quest pour des témoignages d’évènements bien réels. Et qui d’autres que ces personnages vigoureux aux entreprises toujours couronnées de succès, pour sauver leur lignée de Thermiens en perdition.

La réalisation joue subtilement de la collisions de ces mondes. Celui des acteurs blasés qui vont à la soupe dans ces « conventions », celui de ces comédiens qui jouent aux acteurs blasés, celui des fans plus ou moins convaincus que ce monde de cinéma puisse se réaliser, celui des Thermiens qui se donnent la peine d’avoir une apparence humaine et qui sont plein de bonté, celui du méchant Sarris qui voudrait forcément détruire tout ce qui n’adhère pas à son idéologie macabre.

Il convoite l’Oméga 13, dont on découvrira qu’il permet de revenir 13 secondes en arrière et donc de neutraliser un évènement fâcheux. Bonne pioche pour un rebondissement prévisible.

Ce brave Justin Long est un fan total de la série ; Avec d’autres « fous » ils ont reconstitué ce monde là. Ce qu’on peut penser être un jeu envahissant, permettra de recoller avec la réalité du monde alien. Justin et sa bande seront d’un grand secours.

Les dubitatifs peuvent aller se rhabiller… en théorie. Cette prime au paralogique et ce rabaissement des incrédules est une ficelle habituelle mais qui est bien servie dans cette dialectique du vrai, du faux et de l’imaginaire.

Dans ce flirt permanent entre la réalité supposée, la fiction, notre réalité de spectateur St-Thomas, on ne peut apprécier que cette réalisation soit truffée de bonnes trouvailles.

Ce qui paraissait une énième parodie un peu méchante finit par nous embarquer – contre notre gré – dans un « vrai » Space Odyssey. Et musique triomphale aidant, on marche… en cadence ! On se félicite que tous ces gentils gagnent à la fin. Même si atterrissage du spationef en pleine « convention » a forcément fait des victimes. Un sujet occulté.

Au final on assiste à une résurrection. Nos acteurs blasés retrouvent un nouveau souffle pour leurs rôles. Et puis, quand même, l’univers est sauvé !

Les acteurs sont formidables :

Je suis sûr qu’il y aurait bien plus à dire sur cette œuvre. Je me tais, car pour éprouver plus de plaisir, on se doit de conserver un brin de naïveté. Et que je n’aurais que des choses sérieuses à exprimer : « Par le grand marteau de Grabthar, je jure que tu auras ta vengeance ».

Cela fait quand même un choc après s’être tapé « Spaced out. Outer Touch. Film de cul-kitsch, série rose, dans l’espace. 3/10 »

https://en.wikipedia.org/wiki/Star_Trek

https://fr.wikipedia.org/wiki/Galaxy_Quest

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Dean_Parisot

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