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La chanson « GoldenEye », par Tina Turner, créée par Bono et The Edge de U2, vaut le bref détour du générique.

Mais soyons un peu honnête, GoldenEye de 1995, n’est pas une brillante réussite.

Certes c’est le premier opus de Pierce Brosnan et il ne s’en sort pas si mal.

Je l’aime moins que Sean Connery mais plus que Timothy Dalton.

Ce qui pèche carrément, c’est le scénario et cette débauche improbable de cascades ; plus folles les unes que les autres. Cela commence par ce très artificiel rattrapage in extremis d’un avion fou. Comment peut on croire qu’on puisse rattraper un aéronef en vol libre et sans aucun parachute ? Du grand n’importe quoi à haute dose. Il y a aussi ce vol trop facile d’un hélicoptère Tigre et cette navrante course poursuite en char T-55. Cette escalade technologique devrait nous impressionner par la surenchère. Et cela continuera comme cela tout au long du film. Il est idiot d’avoir voulu faire de James Bond un Superman. Moi je me contentais d’un James Bond en deuche dans Rien que pour vos yeux. L’important n’est pas le dernier « matériel » sur le marché, qui d’ailleurs est bien trop démodable. Ce qui compte c’est la débauche de bonnes idées. C’est cela que l’on veut consommer.

On note un tournant qui n’est pas négligeable, l’arrivée de Judi Dench en « M ». Cette bonne actrice met en perspective les défauts des James historiques, avec ténacité, mais aussi avec une certaine subtilité. Les attaques marchent, d’autant plus qu’on est pas dans l’ultra féminisme ou le wokisme. Respect !

Et cette tendance psychologique se peaufinera de films en films pour atteindre des sommets avec le très introspectif Skyfall. Une réussite totale. A croire que la présence de l’Aston Martin DB5 porte bonheur.

L’histoire n’a aucun intérêt. Ce qui permet de s’attarder sur les figures. Et là on est servi.

Izabella Scorupco nous fait cette Natalya Fyodorovna Simonova, qui opte pour la société de consommation et qui ne peut que tomber dans les bras de l’artiste de la série éponyme. C’est du tout cuit, on le sait d’avance.

Famke Janssen en Xenia Zirgavna Onatopp, est la méchante Géorgienne. Fait curieux, elle a des orgasmes démonstratifs, en tuant. Même les pires méchants de la série n’avaient ni érection, ni éjaculation, ce faisant ; juste un rictus. Si de telles femmes existent, ceci devrait nous apprendre à nous méfier.

Avec ces deux là, on est bien trompé. La Géorgienne est en fait néerlandaise et la brune Russe, une blonde polono-suédoise. A qui se fier !

Gottfried John a une gueule effrayante, selon les critères européens. Mais c’est tout bon pour nous faire le sinistre général Ourumov. Son père est inconnu ce qui ne nous permet pas de pister ses origines. Évidemment mis à côté d’un Klaus Maria Brandauer, ça fait tout drôle.

Sean Bean est 006. Le fait qu’il soit si proche numériquement de 007 devrait nous mettre la puce à l’oreille. Et en effet cette victime éplorée, ressuscite pour incarner le traître à UK. Et il trimbale sur le côté de sa tronche, des cicatrices improbables, de mauvais maquillage.