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Dans la tête de certains spectateurs, assumer de faire une critique de H (série télévisée) revient à se vautrer dans les pires bas-fonds audiovisuels. La série a mauvaise presse et la visionner tient du plaisir affreusement coupable. On en a pendu pour moins que cela. Nombreux sont ceux qui regardent cela en cachette.

Pourtant, si l’on considère les intervenants et les guest-stars qui ont accepté d’y participer, on pourrait tranquilliser les plus anxieux.

Les Pieds nickelés, Jamel Debbouze, Éric Judor, Ramzy Bedia, ont fait de belles carrières. Jean-Luc Bideau est un vieux de la vieille qui n’a rien à prouver, nonobstant le décalage avec la nouvelle génération du Parti d’en rire. Il est bien plus méphitique que les autres, qui sont de vrais anges à côté de lui.

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Dans cet épisode, on peut apprécier la prestation hors-norme de la comédienne Marie-Christine Adam. Dans ce récit dérangeant, on est ultra-dépressif, de mère en fils. Ce fils qui d’ailleurs mettra fin à ses jours à l’hosto. Ce qui posera une problème « administratif » à ceux qui étaient chargés de le surveiller ; plutôt qu’un cas de conscience.

En filigrane, il y a ce regard sur le personnel médical et paramédical, parfois si prompt à se défiler, en particulier s’il s’agit d’un milieu hospitalier intrinsèquement déresponsabilisé. Il touche donc au plus profond de la « maladie » du système de santé.

Mais on peut y voir plus de métaphysique, avec en particulier ici ce surplomb plein d’ironie sur la mort. Les discussions de toutes sortes ont lieu en se reposant sur le cadavre ! Qui d’autres que des habitués hospitaliers pourraient témoigner de ce nécessaire désengagement émotionnel, porté ici dans ses retranchements ? Opération vérité ? Peinture de mœurs ?

Mélancolie : la « vrai » dépression est un domaine peu compréhensible pour le grand public. Lequel s’imagine qu’avec un coup de pouce, un renforcement positif culpédothérapeutique, on sort n’importe qui de cette ornière. Grossière erreur quand il s’agit de lourde pathologie endogène. Mais la culture du « on peut, si on veut », ou de la « force de la volonté », est ancrée primitivement et définitivement dans pas mal de caboches.

Et donc, dans cette histoire fantasmée, mine de rien, il y a quand même des incises notables qui portent dans leurs petites menottes, des fonds de vérité. Ce qui passe pour une farce en premier lieu, va quand même plus loin. Ce sont des interrogations sur notre savoir et nos a priori. Les blagues vulgaires et déchaînées ont alors des vertus didactiques. Étonnant non ?

Les auteurs n’hésitent pas à manier un ressort vieux comme la civilisation, le rite d’inversion. Le beau devient le laid et inversement. La libido ravageuse en fait son miel. Les plus humbles se montent le col pour paraitre plus puissants qu’ils ne sont. Ils n’hésitent pas à se déclarer les maitres alors qu’ils sont au bas de l’échelle. Le message de ce carnaval ? Chacun a sa chance, l’audace aidant. Ce qui est aussi faux que vrai.

L’hôpital peut jouer à la maman pleine de compassion. Mais derrière cette façade se cache une usine froide et implacable. La détresse des patients se heurtent à la détresse des soignants. D’où le chacun pour soi, par moments. La série joue de cela.

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C’est la vulgarité assumée qui pose le plus problème à nos censeurs, nouveaux gardiens de la morale. Surtout chez les féministes à barbe naissante. Mais c’est cette descente dans les territoires les plus limites de l’humour qui en font le charme. La franche déconnante est une chasse d’eau qui éloigne le plus nauséabond. Elle n’est pas tendre. Pour être efficace, la malice assumée se doit de flirter avec un certain excès. C’est toujours un numéro d’équilibriste.

A utiliser avec modération quand même. Ce n’est pas l’alpha et l’oméga de la philosophie tout de même.